Il préfère qu’on l’appelle par son nom de famille, Sougou. La dernière recrue olympienne a été présentée à la presse ce jeudi à la mi-journée et s’est ensuite posée quelques minutes avec les médias OM pour raconter sa venue, son parcours et ses ambitions avec SON club.
Tu viens d’arriver à Marseille. Quelles sont tes premières impressions ?
J’ai une impression positive. Parfois, les prises de contact ce n’est pas évident mais heureusement tout s’est bien passé. J’ai la chance de connaitre quelques joueurs sénégalais comme Souley (Diawara) et Leyti (N’Diaye) et le coach m’a mis à l’aise. J’ai reçu un très bon accueil et ma première conférence de presse, avec ma présentation, s’est très bien déroulée.
Parles-nous de tes premiers contacts avec l’OM…
Les premiers contacts remontent pendant les fêtes de fin d’année, j’étais au Sénégal quand monsieur Anigo est venu me voir. Nous avons discuté un peu, il m’a expliqué simplement que le club me suivait et qu’il avait un œil sur moi. Quelques semaines plus tard, alors que j’étais en stage avec mon club en Espagne (Marbella), monsieur Anigo m’a donné un coup de fil pour me dire que l’OM avait besoin de moi plus tôt que prévu. A partir de là, il est entré en relation avec mes dirigeants roumains pour négocier le transfert.
Tu étais suivi par plusieurs clubs, pourquoi avoir choisi l’OM ?
Grâce à la Champions League accomplie avec Cluj, plusieurs clubs européens se sont intéressés à nous, notamment à moi. Mais quand l’intérêt de l’OM s’est présenté, j’ai dit à mon président que l’OM c’est spécial pour moi. Je lui ai dit aussi que si j’ai la possibilité un jour de rejoindre ce club, ce serait comme réaliser un rêve. Il arrive souvent qu’un joueur ne choisisse pas forcément sa destination, car il y a les aspects économiques qui occupent une place importante, finalement tout est bien qui finit bien puisque je signe à Marseille, le club qui a marqué mon enfance.
Que représente l’OM pour toi ?
L’OM est un club très populaire au Sénégal. Je pense que tout être humain est supporter d’un seul club et pour ma part, le seul club que je supporte c’est l’OM. Et maintenant j’ai la chance de représenter Marseille et je vais tout faire pour être à la hauteur de cet honneur.
As-tu de souvenirs marquants ?
Quand tu parles de l’OM tu penses à la Coupe d’Europe. Mais je citerai d’abord l’image de l’OM en Afrique grâce à la période Didier Drogba. Son passage ici, a marqué les esprits en Afrique. Il y a aussi la ville qui vit pour le football et tout footballeur aimerait un jour jouer à l’OM, moi j’ai cette chance et je vais essayer de tout faire pour bien faire !
Beaucoup de Sénégalais ont porté le maillot de l’OM…
C’est vrai. C’est une tradition sénégalaise de passer par l’OM. Même au centre de formation il y a beaucoup de jeunes qui passent ici sans pour autant devenir professionnel. Quand tu es ici, tu te sens en famille, tu te ne sens pas dépaysé. Je sais de quoi je parle car je suis parti au Portugal très jeune avant d’aller en Roumanie où c’est une autre culture. La première fois que j’ai mis les pieds ici j’ai senti cette différence parce que je me suis dit : «Ici tu te sens à l’aise tu te sens chez toi». C’est très positif pour le joueur.
“Niang m’a marqué. Je le situe au même niveau que Didier Drogba”
Tu as un sentiment particulier quand on évoque Mamadou Niang…
Oui c’est vrai. Niang m’a marqué. Je le situe au même niveau que Didier Drogba. Quand tu vois ce qu’il sait faire, c’est impressionnant. Il est capable de faire chavirer tout un stade. Niang a fait rêver les Sénégalais car c’est un gars au top. C’est une fierté pour notre pays.
Parles-nous de ta carrière…
Mon parcours ? J’ai été formé au Sénégal. Puis, j’ai signé mon premier contrat professionnel en 2004 à Leiria (Portugal). J’avais été invité à faire plusieurs essais. Je suis allé là-bas alors que j’avais seulement 19 ans. Leiria a décidé de me garder. Je suis resté une saison mais j’étais très jeune, je n’ai pas beaucoup joué. J’ai rejoint Setubal. Là-bas, j’ai commencé à jouer car l’entraîneur m’a fait confiance. Nous avons même disputé la Coupe d’Europe, éliminé par la Sampdoria. Par la suite, nous avons joué la finale de la Coupe du Portugal, perdue contre le grand Porto de Pépé, Lucho Gonzalez, Lisandro… Je suis revenu à Leiria pour deux saisons avant d’être transféré à Academica où je suis resté trois saisons en jouant de manière régulière. J’ai connu Villas Boa, Dominguez ou Jorge Costa, des grands entraîneurs. A Academica j’ai beaucoup progressé, j’ai appris à être beaucoup plus décisif, notamment devant le but.
Quand j’ai eu l’opportunité de rejoindre Cluj, je n’ai pas hésité car il s’agissait d’une progression logique dans ma carrière. Cluj est une équipe expérimentée qui joue chaque saison le titre de champion. C’est différent du Portugal. Le championnat roumain est peut-être moins coté, mais Cluj joue pour participer à la Champions League. Après avoir gagné le championnat, nous avons réussi à totaliser 10 points en phase de poule de C1. C’était suffisant pour se qualifier pour les 8es mais malheureusement on a été battu à la différence de buts par Galatasaray.
Un mot sur ce match contre Manchester United (victoire 0-1 à Old Trafford avec Cluj)…
Cette victoire à Old Trafford est l’un de mes meilleurs souvenirs. Ce succès est symbolique mais aussi historique par rapport au club, par rapport aux joueurs, et par rapport à l’Europe de l’Est qui n’a pas cette reconnaissance footballistique qu’elle mériterait. Sir Alex Ferguson est même venu me féliciter à la fin du match !
Quelles sont tes qualités ?
J’essaie de me fondre dans l’organisation tactique de l’équipe, cela dépend aussi des choix du coach, mais je peux jouer sur les côtés à gauche ou à droite, je peux jouer dans l’axe aussi. Je me décris comme un joueur collectif qui bosse beaucoup pour l’équipe. J’apprécie le jeu de contre-attaque. Je pense que c’est pour ces qualités-là que monsieur Anigo est venu me chercher en Roumanie.
Que sais-tu de l’équipe de l’OM ?
Ce sont désormais mes coéquipiers. Le football est une question d’équipe. Gignac je ne le connais pas personnellement mais c’est un joueur que j’apprécie grâce à la télévision. J’ai croisé André Ayew dans le vestiaire, lui et moi avons la particularité d’avoir connu notre première sélection ensemble, lors d’un Ghana-Sénégal. Ce sont des joueurs de qualité et je me dis que c’est une grande équipe qui a sur le plan intrinsèque des joueurs de top niveau.
“Je suis tellement fan de l’OM que dans ma tête je n’imaginais même pas y jouer un jour”
Es-tu prêt physiquement ?
Je n’ai plus rejoué depuis le match à Manchester (début décembre). Nous avons repris les entraînements avec Cluj le 12 janvier dernier pour commencer le travail foncier. Mais quand nous allions attaquer la série des matches amicaux, j’ai levé le pied en raison des négociations avec Marseille. Tout ceci ne m’a empêché de continuer de travailler. Je suis un joueur qui n’est pas très costaud, je n’ai pas trop de muscles, du coup, je n’ai pas besoin de beaucoup de temps pour me préparer. Il me suffit de quelques jours d’entrainements. J’ai discuté avec le coach, je vais bénéficier d’un programme spécifique afin d’être opérationnel le plus vite possible. J’aimerais être dans le groupe pour le match de Rennes car je suis ici pour jouer, je vais essayer de jouer le maximum de matches. De toutes façons, moi, dans ma tête je suis prêt !
Selon toi, l’OM peut-il viser le podium ?
Oui. Quand tu es dans un grand club c’est pour gagner des titres, c’est pour rejouer la Champions League que j’ai découvert cette année avec Cluj. La première partie de saison de l’OM s’est bien passée, nous allons voir d’ici la fin de saison.
Tu imagines déjà ta première avec le maillot de l’OM ?
Je sais que ca va être un grand moment d’émotion parce que l’OM c’est grandiose pour moi, c’est la plus grande équipe de France et l’une des meilleurs en Europe. Pouvoir représenter l’OM est quelque chose de spécial pour moi. Je vais me préparer psychologiquement pour répondre à toutes les attentes parce que d’après ce que j’ai remarqué il y a beaucoup de gens qui se posent certaines questions sur moi parce que je suis un inconnu qui débarque comme ça à l’OM. Mais je me dis que le plus important est de faire ce que je faisais à Cluj, le minimum c’est de faire ce que je faisais à Cluj. C’est pourquoi les dirigeants de l’OM sont venus me prendre. Et si je peux faire plus, je vais travailler pour faire plus car chaque année il faut essayer de progresser pour faire mieux que la saison précédente.
Rejoindre l’OM, c’est un aboutissement pour toi ?
Oui, c’est un rêve mais, sincèrement, je suis tellement fan de l’OM que dans ma tête je n’imaginais même pas ça. Même dans les calculs que je me suis fais après la Champions League. On parlait beaucoup de l’Angleterre mais quand l’OM c’est présenté, il n’y avait même plus de discussion. L’OM c’est l’OM ! Et c’est l’OM que j’ai choisi parce que c’est important de jouer où tu te sens à l’aise, où tu as envie de tout donner parce que c’est le cœur qui parle.
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