La solidité et la hargne étaient les signes caractéristiques de sa carte d’identité, mais Souleymane Diawara n’est plus que l’ombre du roc indéboulonnable qui a envoyé Bordeaux et l’OM sur le toit de l’Hexagone. A 35 ans, le défenseur sénégalais de Marseille voit les signes de la retraite avancer à grands pas.
Il y a certes des soirées sans, des matchs où l’on perd tout son génie sans pour autant susciter des inquiétudes. La jeunesse peut en effet tout rattraper en football. Mais, quand on est au seuil de la retraite, chaque contreperformance, chaque geste manqué éveille des soupçons. « Il n’en peut plus », se précipitent même de déduire certains, sans avoir totalement tort. La trentaine amorcée, un joueur de football n’est plus que l’encre de la plume qui rédige les lignes de son propre déclin. Loin de ses heures de gloire, il sombre petit à petit dans l’abime, une règle à laquelle n’échappe pas Souleymane Diawara qui subit durement la traitrise du temps. Le défenseur sénégalais a beau faire de la résistance, il ne peut éviter la chute dans un combat perdu d’avance. Et mardi, la défaite de l’Olympique de Marseille en 16ème de finale de la Coupe de France devant l’équipe B de l’OGC Nice n’a pas permis à l’ancien défenseur de l’équipe nationale du Sénégal de prouver aux sceptiques que l’âge n’a aucune emprise sur son corps. Dépassé par la jeunesse de l’adversaire, comme c’est souvent le cas en championnat, l’ancien défenseur de Bordeaux n’est plus cette assurance tous risques dont se glorifiait tout un peuple.
A l’image d’un OM sans arguments
Souvent écarté des terrains par des blessures, un temps fragilisé par la concurrence au sein de la défense marseillaise, Souleymane Diawara a, malgré tout, toujours su rebondir au moment où personne ne s’y attendait. Avec 15 apparitions en Ligue 1, il est l’un des défenseurs les plus utilisés par le staff olympien, mais dans un secteur considéré comme le plus dépourvu de l’effectif marseillais, l’euphorie d’une improbable renaissance peut vite retomber. Elle a cédé la place aux certitudes après la débâcle de mardi en Coupe de France ; le train de décrépitude roule à une vitesse grand V, insoutenable pour les 35 ans de l’ancien Sochalien, l’âge raisonnable de la retraite dans le haut niveau. Une prestation ratée ne saurait certes abattre un lion, mais les errements défensifs face à Nice ne plaident pas en faveur de Souleymane Diawara et ses coéquipiers en défense, symbole de la déchéance marseillaise éliminée également en Coupe de la Ligue la semaine dernière par l’Olympique Lyonnais (2-1). Et plus que la défaite, c’est surtout le caractère humiliant du revers et le comportement de la défense qui choquent le plus dans ce duel.
Le but marqué n’a rien changé à la catastrophe de la prestation qui enrage l’OM tout entier. « C’est rageant et très humiliant de sortir de cette manière de la Coupe de France. Quand vous perdez 5-4 à domicile contre une équipe bis de Nice, en prenant des buts comme des enfants, c’est une véritable honte », a réagi le capitaine Steve Mandanda. Alors que l’entraîneur José Anigo a constaté qu’« il y a des défaillances individuelles énormes. Contre ça, il n’y a aucune parade… Du point de vue offensif on y était, on a fait ce qu’il fallait. Mais on ne peut pas offrir autant de situations à l’adversaire ». Le genre de déclarations qui fragilisent, à moins de transcender l’esprit. Mais, pour un joueur en pleine phase déclin, ce n’est pas bon signe. Comme on le sait, du roc Diawara, seul le tempérament hargneux résiste encore aux caprices du temps. « Soul » n’est certes pas mort, mais le « Vieux Lion » n’est certainement plus le même.
Lesoleil