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Le maintien en Ligue 1 voire la conquête du titre ont un prix. Selon Serigne Saliou Samb, le président du Stade de Mbour, son équipe qui fait partie des promus, a recruté beaucoup de joueurs pour atteindre l’un de ces objectifs ou les deux à la fois. Dans cet entretien, il annonce également la création d’une usine d’eau dénommée « La Mbouroise » et des boutiques « Ndimbal jaboot » pour permettre au club d’avoir une autonomie financière à long terme.
 Pouvez-vous nous faire le point sur la préparation du championnat ?
« La préparation se passe dans d’excellentes conditions. Nous avons d’ailleurs récemment joué un match amical contre Aspire Académie ; lequel s’était très bien passé. Il faut dire que ces derniers jours, le rythme de la préparation a été très intense. On voit quand même une certaine satisfaction notamment les automatismes qui commencent à venir. S’agissant toujours de la préparation, j’ai fait de la détection durant tout le championnat de Ligue 2. J’avais ciblé des joueurs dont ceux qui nous causaient le plus de soucis et j’en avais parlé à l’entraineur qui avait donné son accord. C’est ainsi qu’on a choisi des joueurs  qui avaient d’abord l’expérience de la Ligue 1. Il y a des joueurs aguerris qui sont dans le groupe et d’autres qui sont jeunes. Comme vous le savez, c’est la jeunesse qui fait maintenant le sport. On a voulu avoir un mélange de ces deux générations et c’est très important. Nos recrues nous viennent de Touré Kunda, de Diambars, de Yoff, de Saloum, de Dahra et de Gorée. Notre objectif est d’avoir une équipe détonante. Et le groupe n’est pas encore arrêté, il peut y avoir d’autres arrivées ; de même que des départs sont envisagés. Le groupe évolue tout le temps. »
Comment se passe cette préparation du retour en L1 ?
«  Une chose importante à signaler c’est que nous avons une bonne ambiance de groupe. Les joueurs sont bien installés et c’est eux-mêmes qui font leur règlement intérieur. On leur apprend à se prendre en charge. Pour moi, ils ont les mêmes responsabilités que les adultes. Ils sont des salariés, ils donnent de l’argent à leur famille ; donc il faut les responsabiliser. S’ils apprennent à vivre en commun, à se faire confiance et à accepter une compétition saine, on aura un groupe soudé, un groupe qui aura envie de faire de grandes choses. Sur le plan purement sportif, le Stade de Mbour se comporte comme une équipe professionnelle. On a de grands joueurs qui ont ce dont ils ont besoin. Ils mangent bien et ils ont un médecin à leur disposition. En plus, on a un nouveau terrain. Les joueurs n’auront plus de prétexte pour dire qu’il n’est pas possible d’y pratiquer du beau jeu. Bref, j’ai confiance pour cette année. C’est vrai qu’on ne peut pas toujours gagner ; mais ce que j’aime bien c’est de  donner le maximum de soi-même. Je dis souvent aux joueurs : faites ce que vous avez à faire, le reste on le laisse entre les mains de Dieu. J’ai perdu des matches qui m’ont fait plaisir. On peut aussi perdre dans la dignité. »
Quels sont vos objectifs cette saison?
«  Je n’aime pas forcément parler d’objectifs. Mais, je pense que la moindre des choses, c’est d’assurer le maintien. Maintenant, on va se mettre en condition pour prendre tout ce qui pourra être pris à gauche et à droite. Bref, tout ce que nous voulons c’est de faire une bonne compétition. Nous essayerons d’être objectifs, tout en reconnaissant notre véritable valeur. Je pense que je vais devoir attendre 5 matches pour connaître la valeur de l’équipe. Et en ce moment, je pourrais dire mes prétentions. Parfois aussi, l’ambition vient à mesure que la saison avance. L’appétit vient en mangeant, comme on a l’habitude de le dire. L’année dernière, nous nous étions fixé comme ambition la montée, quand nous avons vu que c’était possible. On a mis le paquet et finalement, on a eu le résultat que vous connaissez. C’est comme Ngor l’année dernière, quand ils ont vu qu’ils pouvaient faire quelque chose, ils se sont battus pour finalement être deuxième, au classement final. On va suivre les traces de Ngor mais avec humilité. Il faut savoir aussi que les autres sont dans les mêmes prédispositions que nous. Ce sont des compétiteurs comme nous, on va les respecter. Cela veut dire qu’on va travailler dur. »
Le Stade de Mbour a-t-il les moyens de ses ambitions ?
Le Stade de Mbour manque de moyens comme tous les autres clubs. Mais, on est en train de mener des actions qui, à terme, nous donneront un bon bol d’air au plan financier (…) Je pense que d’ici trois ans, je ne mettrai plus mon argent au profit du stade de Mbour. Par contre, je vais faire des investissements afin que le stade de Mbour puisse avoir une autonomie financière. Si le club a les moyens financiers qu’il faut, un bilan financier positif, des installations de qualité à savoir un stade avec une belle pelouse, des gradins, un club de supporters qui achètent les produits du stade de Mbour, des entreprises qui lui rapportent de l’argent, en ce moment là, on pourra prétendre à toutes les choses possibles.  »
Selon vous, sur quoi repose le salut des clubs ?
«  Il faut qu’on réinvente les choses. On n’est pas dans un Etat où les moyens viennent comme on le souhaiterait. Les moyens, il faut les chercher. C’est ce que j’ai toujours dit à la Fédération. A un moment, notre football a besoin d’argent. Si l’on n’invente pas les moyens d’avoir de l’argent, on parlera toujours de problème de regroupement, de primes, de salaires. Et si ça doit continuer comme cela, mieux vaut retourner à l’amateurisme. Les responsables de Diambars ont pensé des choses, ils ont fait des choses. Je n’ai qu’à suivre leurs traces (…) Aller à la conquête de l’Afrique c’est bien possible. Je veux dire que tout est possible. Je ne suis pas là pour faire de la figuration. Je suis là pour essayer de glaner tout ce que je peux prendre sur la route. Et je dis que le Stade de Mbour est au même niveau que les autres clubs. Chacun peut prétendre gagner quelque chose. Je vais aller avec cet état d’esprit à savoir que je peux gagner tout comme je peux perdre tout. Maintenant, si nous faisons bien les choses, il est évident que les résultats vont suivre. Pour revenir à la question des moyens, il faut savoir que certains clubs doivent de l’argent à leurs joueurs. Le Stade de Mbour en trois ans, ne doit rien à un joueur. N’oubliez pas qu’en 2010, on avait un championnat très long avec une poule unique et pourtant le stade de Mbour est arrivé à payer ses joueurs. »

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