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Après Léopold Sédar Senghor, c’est au tour de Demba Diop de passer sur la table de la chirurgie esthétique. Le stade fétiche du football local et de la lutte a reçu, hier, la visite du ministre des Sports, lequel s’est satisfait de l’état d’avancement des travaux, avant d’envisager d’autres retouches. Le seul hic, c’est la sur-utilisation dont l’infrastructure, partagée entre le monde du foot et celui de la lutte, risque de faire l’objet.

Soulagement et inquiétudes. Tels sont les sentiments qui cohabiteront chez les usagers du stade Demba Diop, en train d’être remis à (presque) neuf. Il y a d’abord la satisfaction de voir le stade retrouver ses habits de lumière après la pose d’un gazon synthétique «de dernière génération, fait de fibre polypropylène traitée de haute résistance» et dont l’espérance de vie peut aller «jusqu’à 15 ans», selon les assurances de l’entrepreneur Mbaye Faye (le même qui s’est chargé de la réhabilitation du stade Léopold Sédar Senghor). Il y a aussi les bonnes dispositions du ministre des Sports, Matar Bâ, qui, visiblement heureux de voir les travaux avancer à grands pas et dans des délais raisonnables, a promis de s’engager afin de décrocher un avenant pour que la réfection ne se limite pas qu’à la pelouse et à la grille de protection, mais qu’elle soit étendue aux vestiaires, aux gradins et à l’ensemble des composantes nécessaires pour en faire un stade qui répond aux normes. Mais, il y a aussi et surtout la grande interrogation qui subsiste concernant son mode d’emploi, une fois le stade livré aux usagers. Là où l’entrepreneur suggère tout bonnement «qu’on n’y organise pas la lutte, si on veut que le gazon survive assez longtemps», le ministre estime qu’il n’est pas question d’en exclure «le sport de chez nous».  «L’Etat doit mettre tous les sportifs dans d’excellentes conditions, argumente-t-il. Le président de la République ne peut pas s’inscrire dans une dynamique de ne pas permettre aux lutteurs de s’exprimer dans ce pays. La lutte est un sport national.» Voilà qui est clair. Et déjà, l’entrepreneur dégage toute responsabilité sur d’éventuels dommages que causerait l’autorisation à la pratique de la lutte et son corollaire de pratiques mystiques. Et, pour l’anecdote, Mbaye Faye révèle : «Nous avons déterré, lors des travaux, toutes sortes de gris-gris partout dans le stade.» Pas sûr que sa ferme volonté d’exclure la lutte de son antre préférée soit du goût des lutteurs, qui n’ont d’ailleurs pas tardé à réagir (voir par ailleurs).

Pour contourner ce problème, le ministre espère avoir trouvé la parade : «Regrouper les techniciens, les encadreurs, les lutteurs et le CNG de la lutte pour voir l’attitude à adopter. Toutefois, l’Etat ne peut pas non plus investir pour perdre ses investissement en un ou deux ans.» Il faudra trancher. Ou continuer à constater les dégâts. Comme d’habitude.

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