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La défection des joueurs lors de Niger-Sénégal n’a pas laissé indifférent Stéphane Badji, qui trouve inexplicable, voire inacceptable, ce qui s’est passé le 14 novembre dernier. Evoluant avec Sogndall depuis la saison dernière et venu passer ses vacances au Sénégal, l’ancien milieu du Casa Sports évoque l’équipe nationale et fait le point sur sa première saison professionnelle qui l’a vu disputer 25 matches, tous comme titulaire.

Walf Sports : En équipe nationale, on vous voyait souvent quand Joseph Koto est arrivé, mais vous avez disparu au fil du temps. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Stéphane Badji : Je ne sais vraiment pas. Peut-être parce que je n’étais pas parmi les meilleurs. Sinon, il n’y a rien et je joue régulièrement en club. Si je suis sélectionné, je viens, sinon je continue ma concentration avec mon club. Car je ne suis pas le seul à ne pas être convoqué. Je me dis juste que j’ai moins de chance, mais pas que je ne suis pas performant.

Comment avez-vous vécu les récents résultats de l’équipe nationale, notamment l’élimination face à la Côte d’Ivoire ?

C’était difficile pour un Sénégalais. Ce jour-là, tout Sénégalais aurait voulu la victoire et la qualification. Mais je pense que la Côte d’Ivoire avait tout plié dès le match à l’aller (victoire 4-2). Il reste que se faire éliminer par cette équipe ne devrait pas être une honte pour nous. C’est un groupe qui joue ensemble depuis 2004, alors que nous, à chaque campagne qui ne marche pas, on change l’équipe. Avec les joueurs qu’ils ont, la cohésion qu’ils ont pu bâtir avec le temps et l’expérience acquise, on pouvait s’attendre à ce qui est arrivé devant les Ivoiriens.

Comment voyez-vous l’avenir avec les qualifications pour la Coupe du monde en mars ?

Ce sera difficile. Plus on avance, plus on sent que certains joueurs n’ont plus envie de jouer pour l’équipe nationale. Et un joueur qui n’a pas envie, c’est compliqué de le faire jouer et de gagner.

On vous sent pessimiste par rapport à une qualification pour le Mondial-2014…

Une qualification est possible, mais il faut aussi prendre le temps de bien bâtir cette équipe. On a de bons joueurs, mais on ne peut pas gagner en un temps record. L’équipe de la Zambie qui a gagné la dernière Can est presque la même que celle qui a joué le Chan disputé en Côte d’Ivoire en 2009. Donc leur résultat, c’est au moins quatre années de travail. Pour le Sénégal, il faut voir ce qui marche et ce qui cloche, pour ensuite donner du temps au futur entraîneur pour travailler.

Et ce qui s’est passé au Niger avec les nombreuses défections ?

Ça m’a un peu surpris. Convoquer 23 joueurs et se retrouver avec seulement 17, ce n’est pas normal. C’est la honte, à la limite. En Europe, on nous demandait s’il y avait un problème au Sénégal. Personne ne comprend comment cela a pu se passer. Même si je ne peux pas me prononcer sur les raisons qui ont poussé certains joueurs à ne pas venir, je pense qu’il faut se poser la question sur l’envie de certains à jouer en équipe nationale. Mieux, il faut demander aux joueurs pourquoi ils n’ont pas été là. De leur réponse et attitude, il sera possible d’aborder le problème en profondeur.

Pensez-vous à votre retour en sélection ?

Bien sûr ! Je suis un Sénégalais et je reste tout le temps à l’écoute. Si on me convoque, je serai toujours là même si je ne joue pas. Le fait de répondre présent signifie quelque chose pour moi, car il y a des joueurs qui n’ont jamais eu l’occasion de mettre le maillot national. Donc je me considère comme un privilégié.

Vous venez de finir le championnat de Norvège avec Sogndall. Comment s’est passée votre première saison dans ce pays ?

Ça s’est bien passé et je suis satisfait de cette première expérience à l’étranger. Ce n’était pas évident d’aller jouer dans le championnat norvégien et faire une bonne saison d’entrée. Il y a  beaucoup de contraintes, notamment le froid qui y règne. Mais c’est juste un début et je suis conscient que je peux faire encore plus.

Vous avez fini 12e du championnat sur 16 équipes. Est-ce un résultat acceptable ?

Oui. C’est un très bon résultat pour le club. Sogndall n’est pas une grosse écurie du championnat norvégien, mais une petite équipe qui jouait sa deuxième saison en Division 1. Donc cette 12e place a été un avantage, d’autant que le maintien a été assuré. C’est une bonne expérience qui va beaucoup m’aider dans ma progression.

Peut-on dire alors que vos objectifs ont été atteints ?

Oui et non. Des objectifs ne sont pas quelque chose qu’on atteint du jour au lendemain. Je voulais faire une bonne saison, d’abord, pour que des clubs puissent se manifester et éventuellement me prendre. C’est un travail que j’ai commencé et je dois continuer dans cette dynamique pour progresser. J’ai signé un contrat de 3 ans et après la saison que je viens de faire, je compte redoubler d’efforts pour avoir un autre contrat avant la fin de cette période. Il me reste deux ans et j’espère trouver un meilleur point de chute.

Avez-vous des contacts pour un départ ?

Oui, j’en ai, mais pour l’instant c’est mon agent qui s’en occupe. On en a parlé avant que je ne vienne (en vacances). On garde le contact au cas où cela évoluerait. On est en trêve en Norvège et j’ai le temps d’ici à janvier.

Après une première saison, comment avez-vous trouvé ce championnat norvégien ?

C’est différent des autres pays. Il y a des équipes joueuses, mais la majeure partie des équipes joue peu au football. On y va plutôt avec de longues balles balancées en sautant les lignes. Au début, c’était difficile pour moi, à cause du style que je connaissais avec Casa. J’avais du mal à suivre et je m’énervais beaucoup, car ce que j’aimais faire, c’était le petit jeu avec le ballon à terre. J’en ai parlé à l’entraîneur qui a demandé aux autres à ce que je touche beaucoup plus le ballon. Au fil du temps, je me suis adapté et j’ai réussi à m’imposer et faire de bons matches.

Qu’en est-il du niveau technique ?

J’avoue que ce n’est pas très fameux. Il y de grosses équipes comme Rosenborg, Molde ou Brann qui jouent bien au football. Ils ont beaucoup d’étrangers et ça fait la différence. Quand tu joues contre ces équipes, tu sens qu’il y a plus de football et de jeu comme avec les équipes des autres pays européens. Mais à part ces grands, les autres équipes sont d’un niveau moyen.

Comment voyez-vous votre avenir ?

Si je reste à Sogndall, je voudrais d’abord faire une saison meilleure que celle que je viens de finir et essayer de rester dans ma dynamique. Il n’y a que cela qui puisse me permettre de faire la différence et d’évoluer. Il ne s’agit pas pour moi de signer en Europe simplement et dire que c’est un aboutissement. Je veux être dans les plus grands clubs du monde. Et si je bosse, je pourrai être plus visible.

Source:Walfsport

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