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Il y a quelques semaines, Joseph Koto sentait autour de lui les flammes de l’enfer. Au sortir du dernier tournoi de l’Uemoa où les trois nuls alignés par les «Lions locaux» étaient autant de péchés pour une équipe tenante du titre et ayant rang de favori, la sanction suprême planait au-dessus de sa tête.

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Aujourd’hui, le condamné à mort peut sourire.

Après trois succès de rang, il vient de conduire les «Lionceaux» de moins de 20 ans (accompagnés de quelques séniors) en finale du tournoi de l’Ufoa. Se retrouver face au Ghana cet après-midi, chez lui, à ce stade de la compétition, limite forcément les ambitions. Ce n’est pas une question de privilège domiciliaire pour les Ghanéens. C’est simplement la rencontre de deux extrêmes, entre l’excellence et l’apprentissage.

Ce que le Ghana récite aujourd’hui est un processus qui date des années 1960, quand la détection et la formation étaient une règle de base dont les applications n’ont jamais été faussées. Les Abedi Pelé, Abdul Razak «Golden Boy» et autres «Black Stars» qui ont eu à éblouir le continent, ne se sont pas révélés à l’Afrique à l’âge adulte. On a commencé à les voir imberbes sur les terrains. Des juniors fraîchement déclassés, posant leurs repères parmi les grands, dans l’attente de la succession à assurer. De la même manière, le Burkina Faso actuel n’est pas le fruit d’un hasard, mais le résultat d’un travail méthodique.

On se rappelle aussi, il y a quelques années, que la Gambie s’était inscrite dans un processus qui avait porté ses cadets en Coupe du monde. En plus de deux titres africains remportés en 2005 et en 2009. C’est le meilleur exemple pour se convaincre qu’un tel aboutissement relève plus de la volonté politique que de la grandeur des moyens.

Ce à quoi on assiste démontre également que le processus de maturation des jeunes n’a pas de vie autonome. Il a besoin d’être entretenu, consolidé et régénéré. Là où les structures, les articulations et les dynamiques fonctionnelles reposent sur un cadre maîtrisé et routinier, pour faire office de norme, les résultats coulent de source. En cela, le Ghana est une école. La Gambie, par contre, semble avoir juste ouvert une parenthèse dans son histoire, avec ses cadets d’hier, et on se demande si les points de suspension vont avoir une suite.

Devant les Ghanéens, ce jeudi, les «Lionceaux» déroulent une feuille de route dont l’aboutissement les projette vers 2015. Tout ce qu’ils peuvent accumuler, toutes les conquêtes qui peuvent les grandir tendent vers cet objectif ultime que constitue la Coupe d’Afrique des nations U20, que le Sénégal accueille du 8 au 22 mars 2015.

Le déroulé de leur parcours est déjà riche. On a apprécié ces moins de 20 ans lors des Jeux de la Francophonie (insérés au sein des olympiques). Ils se sont raffermis lors du tournoi de l’Uemoa (au milieu des «Lions locaux») et ce rendez-vous de l’Ufoa leur donne une grandeur supplémentaire. On ne bâtit pas autrement un groupe, dans ses dimensions techniques et mentales, ainsi que dans l’affirmation d’une identité collective.

Devant la Can-2015 qui se tient dans dix-huit mois, les étapes les plus cruciales sont à venir. Il faudra porter cette équipe des moins de 20 ans vers un niveau d’expression supérieur. L’absence de compétitions régulières au niveau local constitue déjà un handicap, mais cette équipe a aussi besoin d’un standard de performance qui requiert des stages de plus haut niveau, dans des cadres d’excellence avérés, avec des adversaires qui peuvent l’amener à des niveaux plus élevés que ce tournoi de l’Ufoa.

Dans un an, parmi les juniors qui seront à Dakar, on trouvera sans doute des cadets sortis de la dernière édition du Mondial U17 remporté par le Nigeria. Ils viendront probablement avec la Côte d’Ivoire, la Tunisie, le Maroc, porteurs d’acquis sûrs, consolidés par une préparation optimale. C’est à ce challenge qu’il faut préparer les «Lionceaux».

 

Waasport

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