Longtemps écarté cette saison à Valenciennes, Lamine Ndao s’est engagé lundi avec Quevilly-Rouen. Mais l’attaquant sénégalais (23 ans) s’interroge sur les raisons pour lesquelles il ne jouait plus à VA, qui aurait freiné son départ.
Quevilly-Rouen se déplace ce vendredi soir à Clermont pour le compte de la 23e journée de Ligue 2 et il est possible que Lamine Ndao, qualifié, y fasse ses débuts sous ses nouvelles couleurs. L’attaquant sénégalais (23 ans) a signé lundi un contrat jusqu’à la fin de saison (avec une option en cas de maintien) avec le club de Seine-Maritime. Mais avant de jouer avec sa nouvelle équipe, il revient sur sa première moitié de saison avec VA et notamment ces dernières semaines durant lesquelles il estime que ses dirigeants ont fortement ralenti son départ.
«Vous vous êtes engagé avec QRM ce lundi après plusieurs jours de négociations. VA, avec lequel vous étiez lié jusqu’en juin, ne comptait plus sur vous ?
J’ai évolué trois ans et demi là-bas. Et l’été dernier, on a arrêté de me faire jouer. Je sortais pourtant d’une bonne préparation. Aucun attaquant n’avait été plus décisif que moi. Je n’ai pas compris. J’ai même souvent été écarté du groupe. C’était comme ça, je n’ai pas eu d’explication. En fin de saison dernière, les dirigeants m’ont proposé une prolongation de contrat. Je leur ai dit d’en parler avec mon agent et je n’ai plus eu de nouvelles. J’aimerais vraiment savoir pourquoi.
Vous n’avez pas sollicité d’entretien avec votre coach (Faruk Hadzibegic) ?
Non, je voulais passer par le terrain mais ça n’a pas marché.
Que vous a dit Réginald Ray, nommé sur le banc en octobre ?
Quand il est arrivé, j’étais blessé à une cuisse et absent pour environ deux-trois semaines. On a parlé avant les vacances de Noël, il m’a dit qu’il avait prévenu les joueurs sur lesquels il ne comptait pas mais que ce n’était pas mon cas. Il a essayé de me rassurer en me disant qu’il fallait que je reste, que j’allais jouer une fois en forme mais, dans ma tête, c’était fini avec VA, je me voyais déjà ailleurs. Je n’ai pas aimé la façon dont j’ai été traité. Par exemple, avec l’ancien coach (Hadzibegic), j’ai joué en Coupe de la Ligue contre Sochaux (L2), j’ai été décisif en faisant une passe décisive (3-1 au premier tour, le 8 août), et le week-end d’après, je n’étais pas dans le groupe.
«Ça faisait longtemps que le club cherchait un joueur de mon profil»
Je devais partir il y a deux semaines déjà. Le président de VA (Eddy Zdziech) devait signer le papier validant la résiliation et il a traîné pour le faire. Et puis le jour où je devais partir, je suis venu prendre mes affaires mais le coach m’a appelé dans son bureau. Il m’a dit : “Je n’ai jamais dit que je ne comptais pas sur toi donc tu ne pars pas comme ça, il faut attendre, viens t’entraîner”. Alors que la veille on avait tout réglé avec le président et le directeur sportif (Joé Saez). Là non plus, je n’ai pas compris. Le match d’après, j’ai joué douze minutes face à Châteauroux (1-2, le 12 janvier).
Mais vous avez finalement réussi à quitter VA en signant lundi à Quevilly-Rouen…
Après le match de Châteauroux, le coach m’a dit qu’il pouvait me comprendre, qu’il avait aussi été joueur, que ça dépendait de moi. Je n’avais plus confiance. Ce que je voulais, c’était jouer et pour ça, il fallait partir. Moi, j’ai été professionnel jusqu’au bout. Mais je n’ai rien contre ce club, c’est VA qui m’a formé et je lui en suis reconnaissant.
Quevilly-Rouen est dix-huitième de L2. Ça ne vous a pas freiné avant de signer ?
Non, le club n’est pas décroché (QRM est à trois points Nancy, premier non-barragiste). C’est serré parmi les équipes qui jouent le maintien. C’est Mehdy Guezoui, mon ex-coéquipier à Valenciennes qui m’a encouragé à aller à Quevilly où il avait joué. Il m’a parlé en bien du club et ça m’a convaincu.
Maintenant que vous êtes à QRM, vous partez titulaire ?
On m’a fait comprendre qu’on tenait à moi et que ça faisait longtemps que le club cherchait un joueur de mon profil.
Vous êtes là pour remplacer Mathieu Duhamel (qui a résilié le 11 janvier) ?
Je ne sais pas. Le coach (Manu Da Costa) avait besoin d’un attaquant polyvalent, je peux jouer à gauche ou à droite. Partout sur le front de l’attaque.
Vous avez joué quatre matches cette saison. Où en êtes-vous physiquement ?
Ça va, je me sens bien. Je peux jouer déjà une bonne heure je pense.»