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Manifestement, le holdup qu’ils ont réalisé hier, les Tunisiens n’avaient aucun plan pour le réussir. Ils n’avaient rien comme talent et zéro courage. Mais on leur a ouvert la porte, saboté les filets de sécurité qui auraient pu mettre les “Lions” à l’abri de ce but meurtrier et posé les actes de négligence qui ont finalement conduit à la calamité.

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Le petit gros trésor accumulé durant la phase des premiers semis, avec les 6 pt engrangés devant l’Egypte et le Botswana, a ainsi fini dans la besace de petits cambrioleurs sans génie. Des “Aigles de Carthage” sans envergure, aussi heureux que surpris d’avoir réussi le casse du siècle.

Encore une fois se vérifie l’adage qui dit que le criminel revient toujours sur ses pas. Le coup réussi par les Tunisiens est une sorte de répétition. On se rappelle que les Botswanais, après les avoir bousculés lors du premier match de poule, avaient succombé dans les mêmes conditions que les “Lions” : une balle arrêtée dans les ultimes instants du match, qui a fait le 2-1.

C’est de ne pas avoir à l’esprit ces petits détails qui conduisent souvent à la fatalité. D’où la nécessité des piqûres de rappel à faire à une équipe quand elle se sent invulnérable et néglige les actes de prévention et d’auto-protection.

Quelque part, les “Lions” ont payé le prix de la facilité. A certains moments, leur aisance frisait l’insolence. L’amour propre des Tunisiens, ils l’ont trainé dans la boue devant un public qui a souffert le martyr d’une incapacité infantile des siens. Le pire, dans ces conditions, c’est de se retrouver dans la position du torero qui s’amuse avec un taureau blessé. On ne sait jamais d’où viendra le coup de corne fatal, lancé avec l’énergie du désespoir.

Ce qu’il y a de cruel à perdre un tel match, c’est de ne pouvoir se satisfaire du simple facteur “pas de chance”. Afficher autant de supériorité devant un adversaire sans trouver le facteur de déséquilibre qui fait la différence est un signe de limite manifeste. La possession du ballon n’a de sens que quand elle traduit une capacité de finalisation. C’est cette finalité qui compte. Mais le but est une quête dont la réalisation repose sur un état d’esprit. Se pose alors la question de savoir si l’équipe nationale était allée en Tunisie pour gagner ou pour se contenter du nul.

La maîtrise que les “Lions” ont eu de ce match relevait davantage de la stratégie du “containment” que d’une volonté d’acculer un adversaire pour le pousser à la rupture. Il y avait plus de prudence que d’audace dans le jeu sénégalais. Les “Lions” ont souvent cherché à tuer le rythme plutôt qu’à emballer les débats. Ils ont même fini par imiter les Maghrébins dans l’art de tuer le temps sur les balles mortes.

L’équipe nationale a joué comme si elle avait un manque de confiance à élever les débats, alors que très vite on a vu que les velléités tunisiennes ne traduisaient guère des capacités extraordinaires. A Dakar déjà, les “Aigles de Carthage” n’avaient rien montré qui puissent forcer le respect, s’enfermant même dans un non-match.

On a souvent vu des équipes maghrébines défendre à Dakar. Elles le faisaient avec un talent et une dangerosité manifestes. Or en deux matches la Tunisie n’a pas fait le poids et on se demande ce que les superviseurs lui avaient trouvé de si extraordinaire pour justifier tant de prudence dans le jeu des “Lions”.

Finalement le jeu tunisien a laissé voir ce qui pouvait se lire dans les identités  qui le portent. C’est une équipe à forte assise locale, dont le collectif ne pouvait résister à une bonne percussion des professionnels sénégalais. Encore faut-il qu’on les amène à jouer sur leur potentiel et leur talent.

Les “Lions” n’ont pas joué le nul, parce que personne n’entre dans un match pour chercher une telle finalité. Mais on peut limiter ses ambitions offensives pour se fermer le chemin de la victoire. C’est ce qui a joué un mauvais tour à l’équipe nationale.

Quand la première période a fini de convaincre de la faiblesse de l’opposition tunisienne, une stratégie plus conquérante et une attaque plus complète (sortir Diamé pour Demba Bâ) auraient sans doute vite fait d’exploser la défense tunisienne. Mais on est resté dans un “petit match”.

C’est vrai que “le football peut être cruel”, mais le pire est de se tuer soi-même.

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