«Gervinho fait partie des excentrés qui posent d’énormes difficultés aux latéraux de par sa position. Parce que c’est un droitier qui joue souvent à gauche. Il me rappelle Asmara-68 (Ndlr : la Can-1968, au Soudan), où j’avais été élu meilleur ailier gauche du tournoi alors que j’étais un ailier droit qui jouait à gauche. Plus paradoxalement, je n’avais presque jamais débordé un latéral.
L’enseignement à tirer d’une telle approche prisée par les clubs, est que si on met un gaucher à droite, il a l’avantage d’opposer son bon pied au mauvais pied du latéral. Car un latéral droit sur le flanc droit a son bon pied sur la ligne de touche. S’il a un ailier droit en face de lui, ce dernier a son bon pied dans le terrain, opposé au mauvais pied du défenseur. Donc, pour fixer ce dernier, il passe du côté de son mauvais pied qui correspond à son pied. Gervinho, c’est un peu ça.
Devant un joueur pareil, on a souvent des difficultés. Il ne va pas déborder sur la ligne, mais cherchera toujours à basculer dans le terrain. C’est un truc devenu courant. Il faut voir Cristiano Ronaldo et Ribery. Ce sont des droitiers qui jouent toujours à gauche. Idem pour Messi, Bale et Robben, qui sont des gauchers aptes à faire des merveilles quand ils sont à droite. Gervinho est moins bon que ces derniers mais est un joueur capable de faire ce travail. En plus de sa rapidité, il a une bonne vitesse d’exécution.
«Face à un joueur pareil, le latéral est souvent mal à l’aise. Mais ce n’est pas lui seul qui doit chercher à l’arrêter. Le milieu de terrain et l’excentré doivent être présents. Moussa Ndiaye l’avait bien réussi contre Thierry Henri lors de la Coupe du Monde 2002. Mais ce n’est pas facile, parce que l’excentré doit savoir à quel moment il faut verrouiller pour éviter des situations de un contre un. En d’autres termes, il faut couper le réseau. C’est souvent un problème de perception et de positionnement.
«Gervinho a des faiblesses dans son jeu. C’est quelqu’un qui ne lâche pas le ballon à temps. Mais attention, face à ce joueur, il faut toujours avoir l’œil sur le ballon et pas sur lui.»
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