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De retour en sélection après une absence de près d’un an (sa dernière sélection remonte au 13 mars dernier, face à l’Angola, à Conakry), Zargo Touré retrouve la «Tanière» dans un contexte spécial. Face à une équipe ivoirienne qu’il a déjà affrontée l’année dernière, le défenseur central de formation revient pour renforcer le poste d’arrière droit, un secteur défaillant en équipe nationale où les différents occupants n’ont toujours pas trouvé le moyen de mettre un terme aux coups du bourreau Gervinho. Mais Zargo Touré pense qu’il y a encore de la place pour un exploit.

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Comment avez-vous vécu votre convocation, qui marque votre retour en sélection après près d’un an d’absence ?

Je suis très content de mon retour en sélection. C’est le coach lui-même qui me l’a annoncé. Ça me fait plaisir de revenir pour ce dernier match des éliminatoires de la prochaine Coupe du monde. Je me prépare en conséquence, sachant qu’on aura qu’un seul match à jouer et qu’il faudra tout donner. Personnellement, c’est un honneur de retrouver la confiance du sélectionneur. Maintenant, il faut continuer à bosser en club comme d’habitude. Si mon pays a besoin de moi, je suis honoré et je viens sans hésiter. J’ai vécu cette absence le plus naturellement du monde. Je me dis juste que le sélectionneur a fait confiance à d’autres joueurs. S’il ne m’a pas appelé, c’est qu’il y a d’autres joueurs qu’il a jugés capables de faire ce qu’il attendait d’eux. Au Sénégal, il y a beaucoup de joueurs qui sont tous très patriotes et qui méritent d’être appelés, mais tout le monde ne peut pas être là en même temps. Cela ne me fait pas baisser les bras, au contraire. Je continue à bosser, à avoir confiance en mes capacités. Je joue tous les matches de mon club, même lors des matches de coupe, quand le coach fait tourner l’effectif, il me fait jouer. Cela prouve la grande confiance qu’il porte en moi tout comme mes coéquipiers et cela me rend fier. C’est à moi de continuer dans cette lancée. Techniquement, le coach (Eric Mombaerts) me fait progresser. Lui et le sélectionneur (Alain Giresse) se connaissent très bien. Du coup, si je progresse, il est au courant.

 

Vous êtes appelé pour dépanner à un poste d’arrière droit que vous n’avez pas l’habitude d’occuper en club et qui a été particulièrement défaillant lors du dernier match des «Lions». Cela ne vous met pas la pression ?

C’était dur pour tout le monde. On aurait espéré faire un meilleur résultat à l’aller. Même si je n’étais pas de la partie, j’espérais que mes gars sortiraient de ce match avec un résultat meilleur que celui-là (défaite 3-1). C’est dommage. Maintenant, le mal est déjà fait, on ne peut pas revenir en arrière. Il faut regarder devant et tout faire pour corriger ce qui n’a pas marché ce jour-là. C’est vrai que je suis défenseur central de formation. En club, je joue au centre, parfois en milieu défensif. Mais je ne trouve pas de difficultés spécifiques au poste d’arrière droit. C’est aux Jeux Olympiques (Londres 2012) que le coach, Aliou Cissé, m’a fait évoluer à ce poste pour la première fois. C’était à cause de l’indisponibilité de Victor (Bindia) et quand il m’a demandé si je peux dépanner à ce poste, je ne me suis pas posé de question. Je n’ai pas hésité. Parce que c’est lui le coach et s’il a vu que j’avais peut-être des prédispositions pour remplir le rôle, je me devais de m’y plier, surtout quand c’est pour l’intérêt de la Nation. Depuis lors, en sélection, même en équipe A, on m’appelle pour me faire évoluer à ce poste d’arrière droit. Mais ça ne me dérange pas du tout, même si je joue en défense centrale avec mon club.

 

Cela pourrait poser des problèmes d’adaptation quand même, non ?

Ça ne me pose aucun souci. J’ai l’habitude de m’adapter à différentes situations. Si l’on me demandait de jouer en pointe, je n’hésiterais pas. J’ai l’habitude de me débrouiller. Et puis, quand on joue, les efforts à faire sont les mêmes. La concentration doit être permanente, ce qui permet d’assurer les replis, les couvertures, les placements. L’essentiel, c’est que tout soit coordonné en équipe, que tout le groupe évolue constamment en bloc. C’est ce qui facilite la tâche à chacun. Quand on a un bon bloc d’équipe, on peut sortir facilement le ballon et revenir sans souci pour défendre. Si les attaquants sont les premiers à réussir à mettre en place le premier rideau défensif, empêcher les relances, éviter que les balles ne traversent les lignes trop rapidement, les défenseurs s’organisent mieux derrière et sont plus lucides. Mais si cela ne fonctionne pas bien comme ça, les adversaires vont forcément trouver leurs attaquants pour les mettre dans de bonnes conditions de nous mettre en danger. Le groupe doit être compact, avoir une bonne occupation du terrain. Cela permet à chacun d’être dans son match.

 

La tâche ne devrait pas être aisée quand on a un adversaire direct de la trempe de Gervinho, qui semble être le principal bourreau des «Lions»…

Le nom de l’adversaire n’a pas d’importance. J’ai joué avec des joueurs comme Mamadou Niang et ce qui importe le plus, c’est que le collectif réponde présent. De toute façon, j’aime les duels. Quand on me dit que le joueur adverse va me manger, je suis encore plus attentif et je fais tout pour gagner tous mes duels contre lui. Gervinho, c’est vrai, aime bien prendre la profondeur. Mais, comme j’ai dit, si l’équipe met bien en place un bloc efficace, il aura du souci à trouver les ballons et sera obligé de descendre plus bas que d’habitude et là, il deviendra forcément moins dangereux. C’est vrai que c’est un joueur de qualité, qui joue dans un grand club, ça on ne peut pas le nier. Moi, j’ai déjà joué contre lui (en sélection, au match retour Sénégal – Côte d’Ivoire, le 13 octobre 2012, défaite 0-2). Et ce jour là, il n’est passé qu’une seule fois en duel contre moi. Je n’ai pas peur de lui. C’est un joueur de foot comme ceux que je rencontre tous les jours.

 

Quelle sera la clé qui vous permettra d’ouvrir les portes du Mondial 2014 ?

Il faudra que tout le monde s’y mette. Que la Fédération, le staff, les joueurs et tout le peuple se disent qu’il y a un coup à jouer et il faut le jouer à fond. Maintenant, c’est aussi à nous, joueurs, de savoir que c’est nous qui sommes sur le terrain. Quand on descend sur le terrain pour défendre les couleurs nationales, on ne lit pas le nom sur le maillot adverse. Qu’on mouille le maillot et qu’on fasse tout pour qu’il n’y ait pas de regret à l’issue du match. On vient en sélection pour tout donner, plus que ce qu’on fait en club. On sait que ça ne sera pas facile, mais on fera le maximum. Après, si ça ne passe pas, ce ne sera pas la fin du monde non plus, mais l’essentiel, c’est que le peuple puisse être fier des joueurs et de leur comportement. L’enjeu, c’est une qualification à la Coupe du monde. C’est le rêve de tout joueur de foot. J’ai déjà vécu les J.O, c’était grandiose, donc j’imagine pour le Mondial. Si j’ai la possibilité de vivre ce rêve, je ne vais pas m’en priver.

 

iGFM

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