Aliou Cissé ne s’est pas encore prononcé sur l’appel à candidature de la Fsf pour la succession d’Alain Giresse, mais le scénario pour faire de lui le futur entraineur des Lions semble se dessiner petit-à- petit. «Candidat» d’une frange de la population sénégalaise, l’ancien capitaine des Lions de 2002 et actuel coach de l’équipe bis du Sénégal, n’a tout de même de l’or sur le plateau. Est-il l’homme de la situation par rapport au portrait robot du futur entraineur des Lions dressé par la fédération sénégalaise de football?
AVANTAGES
La maturité
Ce n’est pas aujourd’hui que l’entraineur adjoint lors des JO 2012, par ailleurs ancien joueur de Birmingham City, promu coach des Lions Olympiques, sème le doute dans l’esprit de ceux qui doutaient de sa capacité à gérer dans le haut niveau. Il a affirmé sa maturité, en tant qu’entraineur de l’équipe bis du Sénégal. En illustration, l’exploit de sa formation face à la Colombie (2-2), mondialiste, en match amical, le 31 mai dernier. Une prouesse réalisée au moment où les Lions A marchaient sur des œufs (ndlr : compilations des matchs nuls). Ce résultat met sur orbite, dans sa marge de progression, celui qui était préposé être l’adjoint du manager français. Une montée en puissance.
Le vécu national
Aliou Cissé connait maintenant le Sénégal des profondeurs. Depuis son retour au pays, il a cousu son équipe de toutes pièces, dans des conditions pas évidentes. Avec un panache de joueurs locaux et expatriés, Cissé a reconstruit et refondé l’équipe Olympique, dont la quasi-totalité des joueurs se retrouvent en sélection A. il se présente déjà, vis-à-vis de ces joueurs, comme un vrai challenger.
[poll id=”23″]
La situation financière du pays
L’État est convaincu que les Lions ont juste fait un accident de parcours. Il y croit pour le futur, mais n’est pas loin de reculer vis-à-vis d’un entraineur étranger coûteux et sportivement peu satisfaisant. La situation financière du pays, dans les prochaines années, avec les élections présidentielles, aura un impact dans le financement des Sports, le football, en particulier. On ne serait pas loin d’appliquer la méthode Mbagnick Ndiaye qui consiste à réduire le budget du football et booster d’autres disciplines sportives. Dans ce cas, la candidature d’Aliou Cissé, extirpée d’une soixantaine de candidatures, lors du dernier choix des fédéraux à la veille de l’élection d’Alain Giresse, pourrait bien être une priorité. Parce qu’à bon prix. Et, il continue de poser des jalons. Surtout le caractère de l’homme …….
Le dernier mohican de l’expertise locale
L’échec de Giresse va forcément relancer une nouvelle alternance sur le banc des Lions. C’est un dilemme entre l’expertise locale et étrangère. Au regard de l’opinion des observateurs, le Sénégal pourrait se passer de l’apport d’un sorcier blanc. Cela, tout de même, ne laisse pas un boulevard à n’importe qui, au niveau local et surtout, les plus en vue, notamment, Abdoulaye Sarr, Lamine Dieng, Amara Traoré, Joseph Koto et autres qui n’ont pu saisir leurs chances. Aliou Cissé, seul technicien, encore crédible, pourrait être un prétendant sérieux dans la nouvelle décision des fédéraux.
INCONVENIENTS
Aucun rapport avec le profil
Aliou Cissé n’a aucune chance, si on se réfère aux critères exigés par l’instance dirigeante du football sénégalais. «Il devrait être un entraineur de haut niveau, avec un vécu et de l’expérience. Peu importe la couleur de la peau. Il y a des entraineurs africains qui sont très expérimentés. On verra», a promis Senghor. L’ancien capitaine des Lions de la génération 20012 ne correspond visiblement pas au profil dégagé. Le seul bémol, le vécu. Il a une expérience continentale, en tant que joueur, pour avoir participé à des campagnes avec les Lions, mais il manque d’expérience sur le banc en Afrique. C’est une autre réalité. A ce niveau, sauf miracle et avec l’effet de chance, la rigueur pèsera moins.
Le bémol : La génération de 2002
Visiblement, c’est le seul blocage. Choisir Aliou Cissé sera comme une récompense pour bonne conduite. Ce choix ne souffrirait d’aucune contestation. Le Sénégalais lambda, encore nostalgique des œuvres de la génération 2002 et n’importe quel acteur de cette date historique, demandeur d’un service concernant l’équipe nationale, donnera son avis favorable. Quand il s’agit de l’ex-capitaine, Aliou Cissé, on n’hésiterait pas à le satisfaire, pour avoir été un des éléments clé de cette consécration. Son bénévolat avec les olympiques et récemment, en équipe nationale A au Niger, lui tresse déjà les lauriers. Seul bémol, le soutien du lobby qui a échoué pour faire revenir Bruno Metsu à ses côtés.
[poll id=”23″]
