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5 ans ! C’est l’âge du professionnalisme lancé en 2009 au Sénégal. Et ce n’est peut-être pas encore l’âge adulte, mais c’est quand même un temps requis pour se métamorphoser. Quelle mutation les clubs ont-ils connue ? Ont-ils réellement changé de statut ? Sont-ils réellement entrés dans le professionnalisme ? C’est, en somme, l’objet d’une série d’enquêtes que nous entendons mener sur le terrain. Et c’est dans ce cadre que nous avons fait une descente sur le terrain, pour faire l’état des lieux.   Aujourd’hui, hasard de nos pérégrinations, nous bouclons notre série d’enquêtes avec Diambars, fraîchement couronné champion du Sénégal. Et qui, en plus, est le club du président de la Ligue sénégalaise de football professionnel. Une bonne occasion pour évoquer avec lui ses futurs chantiers au niveau de la Lsfp.

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Diambars : Des conditions de travail satisfaisantes
Ouvert il y a à peine dix ans, l’Institut Diambars a su, au fil du temps, mettre sur pied une équipe compétitive composée de jeunes et talentueux joueurs. L’équipe du président Saër Seck a plongé dans le professionnalisme en 2008 et trois saisons auront suffi pour que les poulains de Pape Boubacar Gadiaga accèdent en Ligue 1 professionnelle pour y jouer d’emblée les grands rôles. En effet, après avoir été vice-champions dès la première année dans l’élite derrière le Casa Sport, ils ont su prendre la pleine mesure du professionnalisme, caracolant en tête du championnat de cette saison 2012 – 2013 depuis la 4ème journée aller. Grâce à ses efforts nourris et soutenus, voici que Diambars a logiquement été sacré champion.
Diambars, champion du Sénégal 2012 – 2013 ! Pour son entraîneur Papa Boubacar Gadiaga, ce n’est que le fruit du bon travail effectué à cet institut basé à Saly, près de Mbour, sur la Petite Côte. Et la résultante des satisfaisantes conditions de travail de ses joueurs. A Diambars, avoue-t-il, en effet, on ne se plaint pas, les joueurs perçoivent régulièrement leurs salaires qui peuvent aller jusqu’à 400.000 FCfa par mois pour certains. Si en sont défalqués la charge scolaire, les équipements, le logement et le transport, la moyenne du salaire tourne autour de 300.000 FCfa. « Les joueurs méritent de tels émoluments, puisque faisant correctement ce qu’ils ont à faire », reconnaît Pape Boubacar Gadiaga. Le coach se félicite par ailleurs que Diambars dispose de bons dirigeants qui savent comment faire pour décrocher des sponsors et bien gérer le club. Lui-même ne se plaint pas puisqu’étant mis dans les conditions optimales pour travailler.
Avis partagé par son président de club et par ailleurs président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp). Car, selon Saër Seck, Diambars avait programmé de rester pendant 5 ans en L2 avant de venir en L1. Or, au bout de 5 ans, « non seulement on est en L1, mais en plus, on décroche le titre de champion. C’est la preuve que nous sommes en avance sur notre tableau de marche ». Et, à ses yeux, être premier au bout d’un championnat à poule unique de 16 équipes n’est pas donné à tout le monde. « Malgré tous les départs de joueurs de très grande qualité, El Hadji Sady Guèye, Salim Ndao, Moctar Fall, Mignane Diouf, titulaires indiscutables, si on arrive à gagner, c’est parce qu’on est sur le droit chemin », a-t-il ajouté. Forcément, reconnaît-il cependant, il y a des failles, des fautes à corriger, mais en fin, à l’heure du bilan, la satisfaction l’emporte sur le reste. On le sait, les joueurs de Diambars sont bien entretenus, vivent pleinement le professionnalisme. Malgré tout et puisqu’il n’est jamais assez de bien faire, Saër Seck veut consolider la formation. « On est en compétition et on veut toujours gagner », a-t-il lancé, en faisant remarquer que la formation reste la priorité de l’Institut Diambars. C’est pourquoi d’ailleurs, il est d’avis que les exigences scolaires sont aussi un domaine où il faut progresser.
Plus généralement, Pape Boubacar Gadiaga, le coach nouvellement sacré champion avec Diambars, est plutôt satisfait de l’évolution du football sénégalais depuis cinq ans que le professionnalisme y a été institué. Selon lui, en effet, les équipes se sont bonifiées et sont devenues plus tactiques. Il a aussi relevé une intensité grandissante dans le jeu, se désolant toutefois qu’on ne marque pas beaucoup de buts. L’explication, d’après son analyse, c’est que les défenses sont hermétiques, les joueurs durs avec beaucoup d’agressivité, sans compter les techniciens qui apportent les correctifs nécessaires. Pour Gadiaga, il faut cependant protéger les acteurs et le jeu pour avoir plus de performance. Sur ce dernier aspect, il fait référence à la mauvaise qualité des terrains, convaincu qu’il est que sans de bonnes infrastructures on ne peut pas évoluer ni faire du beau jeu. Il espère que lors des années à venir, tout sera à point, afin que tout le monde parte avec les mêmes chances parce que les terrains répondront tous aux normes.

Devenir une institution qui compte en Afrique
Dans la croissance de Diambars vers l’Afrique, Saër Seck, son président, se veut modeste. « On n’est ni Al-Ahly, ni l’Espérance de Tunis, ni le Zamalek, encore moins le Stade Malien, le Diaraf, la Linguère », assène-t-il. Et donc dans la structuration et la consolidation, il y a des choses à apporter pour que Diambars devienne une institution qui compte en Afrique. En tant que président de la Lsfp de surcroît, Saër Seck a, en perspective, de grands chantiers. Mais d’ores et déjà, il se satisfait que le pari d’organiser un championnat à poule unique soit réussi. Tous les sportifs s’en félicitent même s’il y a par-ci, par-là quelques coups de canifs qui doivent être portés pour améliorer la situation.
Les chantiers du président de la Lsfp
Président de Diambars et de la Lsfp, Saër Seck promet de s’atteler à la consolidation de la maîtrise du calendrier et de la maîtrise du championnat afin que les joueurs aient un maximum de matches dans les jambes et puissent être performants. M. Seck n’occulte pas la question de la structuration de la Ligue, un chantier important pour lui, tout comme la question de l’augmentation des ressources financières qui permettra aux clubs de grandir, aux joueurs d’avoir des revenus nettement plus importants et à notre foot de pouvoir compter en Afrique. Le développement du football local est en jeu, la locomotive en est la Ligue de foot pro et donc, il est important pour son président de progresser étape après étape. Organisation et structuration de l’administration de la Ligue, augmentation des ressources, amélioration des ressources en Afrique, voilà les grands chantiers de Saër Seck. Pour les infrastructures qui ne relèvent pas de ses compétences, la Ligue professionnelle jouera son rôle de conseil afin qu’il y ait au Sénégal, des infrastructures tous les jours améliorées. Il note toutefois des avancées avec l’ouverture des stades de Mbour, Kaolack, Diourbel, Saint-Louis et Louga, Alassane Djigo qui va être refait et le stade Demba Diop, il faut quand même noter que c’est positif et en remercier les autorités.

 ©Lesoleil

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