Indice Ebola : 85%
Le Sénégal, c’est une capacité folle à créer des problèmes quand tout va bien. Le 15 novembre, les joueurs d’Alain Giresse valident leur billet pour la CAN. S’ensuit une nouvelle victoire contre le Botswana, et tout le monde est content. Oui, sauf qu’au moment de dévoiler sa liste, Giresse vire Demba Ba, meilleur buteur sénégalais depuis le début de la saison, et Issa Cissokho, qui se plaint dans la presse sénégalaise pour expliquer sa non-sélection. Et du coup, c’est le chaos avant même d’arriver en Guinée-Équatoriale. Oui, le Sénégal, c’est une équipe hypocondriaque, qui pourrait presque vous déclencher une épidémie alors même qu’un seul cas d’Ebola a été contracté au mois d’août et a depuis été guéri. Attention, donc. Au premier mot de travers, l’équipe pourrait imploser.
Portrait robot :
– 32% Youssou N’Dour, chanteur-danseur-ministre-propriétaire d’une chaîne de TV.
– 25% « En retrait pour Giresse, en retrait pour Giresse ».
– 21% Papa Bouba Diop.
– 13% frustration de ne pas avoir gagné un match de CAN depuis 2006.
– 7% gardien en mousse.
– 2% de chances de revoir Demba Ba en sélection.
Le gardien de but : Bouna Coundoul
Bouna Coundoul, en sélection depuis 2007, est ce qu’on appelle un globe-trotter. Le genre de gardien pas repéré par une académie de football en Afrique, mais qui a commencé sa carrière aux États-Unis, le tout en passant par la Draft de la MLS. Gardien des New-York Red Bulls de Thierry Henry pendant deux saisons, passant par la Finlande et aujourd’hui à Chypre à l’Ethnikos Achna, tout petit club de l’île, Bouna est sans concurrence dans les bois du Sénégal. Portier lors de la dernière débâcle des Lions en Guinée-Équatoriale, il participera à sa troisième CAN. Pour une équipe comme le Sénégal, avoir un gardien qui ne joue même pas dans un club de troisième zone, ça fait tache. Lourd fardeau que de succéder à la « légende » Tony Sylva….
L’équipe type
Coundoul – Djilobodji, Mbodj, Sané, Souaré – Kouyaté, Badji, Gueye, Mame Diouf – Mané , N’Doye.
Le lion et l’écureuil
Il faisait très chaud et le lion décida de chercher un endroit frais pour pouvoir se reposer. Il choisit finalement l’ombre d’un arbre. Soudain, un petit écureuil sortit d’un buisson et passa imprudemment sous le nez du roi de la jungle. Mais celui-ci avait envie de jouer et il se mit à poursuivre le petit écureuil. Le pauvre animal pensa que le lion voulait le manger et, tremblant de la tête jusqu’à l’extrémité de sa queue, il supplia le lion de le laisser en vie.
– Si tu me laisses partir, brave lion, je promets de t’aider à lutter contre tes ennemis, dit l’écureuil, plus mort que vif.
– Ah, ah! Tu veux m’aider, toi, insignifiante bestiole ? Allez, va-t’en !
Le temps passa et un jour, l’orgueilleux roi de la forêt tomba dans un piège tendu par des chasseurs ; il se débattit avec beaucoup de courage, essayant d’échapper au filet, mais il n’y parvint pas. Alors, le petit écureuil apparut et, patiemment, il se mit à couper le filet avec ses petites dents pointues. De cette manière, le lion put se libérer. Se repentant de l’affront qu’il avait fait au petit écureuil, il s’excusa auprès de lui.
– Pardonne-moi, petit écureuil. Maintenant je sais que tout animal, si petit qu’il soit, mérite le plus grand respect. Jamais plus je ne me moquerai de toi, je te le promets, dit le lion.
– Ne t’inquiète pas, brave ami. Celui qui reconnaît ses torts est un sage, répondit le petit écureuil.
Dès lors, tous deux devinrent inséparables et ils purent faire face aux dangers de la forêt.
La parole est à la défense
L’année a été bonne pour les hommes d’Alain Giresse. Privés de Coupe du monde 2014 après une défaite sur la double confrontation face à la Côte d’Ivoire fin 2013, les Sénégalais avaient pour objectif de se qualifier pour cette édition de la CAN. Et ils l’ont fait de fort belle manière dans un groupe costaud composé de la Tunisie, mondialiste, de l’Égypte, quadruple championne d’Afrique, et du Botswana. Une défaite et un match nul face à la Tunisie et quatre victoires face aux deux autres sélections. 9 buts marqués, un but encaissé : les Lions de la Téranga ont eu la meilleure défense de ces qualifications. Quand on sait que leur défense est leur point faible, il y a de l’espoir pour cette Coupe d’Afrique.
Pourquoi le Sénégal… va faire mieux que lors des deux précédentes éditions ?
Pas trop difficile pour la dernière, puisque les Sénégalais n’étaient pas qualifiés. Pour faire mieux qu’en 2012, Alain Giresse et sa bande devront ramener au moins un point de Guinée-Équatoriale. C’est aussi simple que ça. Dans un groupe plus qu’abordable en 2012 avec la Guinée-Équatoriale, la Libye et la Zambie, futur vainqueur de l’édition, les coéquipiers de Mamadou Niang avaient perdu tous leurs matchs. Alors oui, le groupe du Sénégal est surnommé le « groupe de la mort », mais ils sont en train de démontrer qu’ils peuvent faire quelque chose de bien avec un groupe mêlant la jeunesse à l’expérience.