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Interpellé sur la possibilité pour le foot sénégalais de copier une telle formule, Amsatou Fall, directeur exécutif de la Ligue pro, pense que c’est prématuré. Explications.

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«Les clubs africains doivent disputer plus de matchs pour être de plus en plus compétitifs sur le plan international.» Cette recommandation des instances internationales commence de plus en plus à être usitée dans certains pays africains. C’est le cas, par exemple, de la Côte d’Ivoire. Réunis récemment lors d’un séminaire-bilan de la Ligue pro, les clubs ivoiriens ont opté pour la création d’une «Super ligue 1». Relayée par une partie de la presse ivoirienne, la nouvelle formule prévoit, à l’issue de la saison classique de 26 journées pour les 14 équipes de l’élite, un autre championnat en format Play off et Play down. Répartis en deux poules, les six premiers s’affronteront dans ce qu’il appelle la «Super ligue 1» de dix journées en aller et retour. L’équipe classée en tête sera déclarée championne.

De l’autre côté, les huit derniers seront répartis en deux poules de quatre sur le même modèle. Les derniers de chacune des deux poules seront relégués en Ligue 2. Au finish, la Ligue pro ivoirienne, qui ouvre ses portes début octobre, va porter le nombre de matchs de 26 à 36 au cours de la saison. Une manière de se rapprocher des standards internationaux.

Les clubs ivoiriens reçoivent 50 millions de subvention
Avec un championnat identique composé de 14 équipes pour la Ligue 1, la Ligue pro sénégalaise est-elle dans les dispositions pour «plagier» son homologue ivoirien ? Interpellé sur la question, le directeur exécutif de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp), Amsatou Fall, a d’emblée indiqué que «le Sénégal n’est pas encore prêt pour adopter ce schéma». «Cela demande énormément de moyens financiers et autres dispositions comme les infrastructures», souligne celui qui a occupé plusieurs postes de responsabilités comme celui d’entraîneur des Lions ou encore de Directeur technique national.
Citant l’exemple de la Côte d’Ivoire, Amsatou Fall rappelle que «les clubs ivoiriens sont subventionnés à hauteur de 50 millions de francs Cfa».

La Ligue pro sénégalaise ne reçoit rien de l’Etat
En plus de cela, souligne-t-il, «les clubs ont exigé une rallonge de 10 millions pour se préparer à cette nouvelle compétition». Ce qui est loin d’être le cas au Sénégal dont l’instance fédérale ne bénéficie d’aucune subvention de l’Etat. «L’Etat ne donne pas un seul franc en guise de subvention aux clubs. Tout est pris en charge par les présidents. Ce qui est déjà une lourde ardoise pour les dirigeants qui ont éprouvé beaucoup de peine à boucler le budget de la saison», souligne l’ancien Dtn.
Au-delà de la subvention de l’Etat, l’apport du sponsoring dans les autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Gabon ou encore le Cameroun constitue un élément très conséquent pour les clubs.

Insuffisance des infrastructures
Saluant les efforts consentis par l’Etat sur le plan des infrastructures, l’ancien entraîneur de l’Equipe nationale estime qu’«il reste encore de gros chantiers». «En optant pour une telle formule, il faut au préalable disposer d’assez de stades pour disputer tous les matchs qui seront programmés. Ce qui est très difficile à faire», note le directeur exécutif de la Ligue pro. D’autant plus que les navétanes, qui restent une compétition nationale, «entament souvent leurs compétitions durant la période hivernale. Ce qui risque d’être une autre paire de manches à gérer avec l’absence d’infrastructures suffisantes». Comme pour dire que copier la Super ligue ivoirienne, «ce n’est pas encore possible sans une subvention de l’Etat, l’appui des sponsors et des infrastructures suffisantes», tranche Amsa­tou Fall.

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