Le jeu des lions est souvent pointé du doigt par le public sénégalais. A tord ou à raison ? Là réside l’intérêt de la question. Les « observateurs avisés » du football sénégalais pensaient que les lions gagnaient sans produire de jeu. Mais le résultat, avait fait du Sénégal la première équipe du continent au classement FIFA, pendant plusieurs mois. Ce même jeu avait valu au Sénégal de faire un sans faute pendant les éliminatoires de la dernière CAN.
A cette CAN, l’équipe a montré un autre visage qui avait séduit le public, malgré les résultats enregistrés à l’issue du tournoi. Les Lions ont buté sur le Cameroun en ¼ de finale. Au sortir cette compétition, les adversaires du Sénégal ont tous adopté une attitude propre au football africain. C’est-à-dire se mettre en bloc bas et en faisant fi de la possession. Le constat est évident. Face à cette situation, la solution tactique est de contourner le bloc en passant par les cotés. Dans ce cas de figure, les tandems latéraux doivent fonctionner à merveille tant sur dans les phases offensives que dans les phases défensives. L’équipe l’a souvent réussi en se créant des occasions nettes de but sans pouvoir scorer. Le but d’un schéma tactique n’est-il pas de se retrouver dans des situations de scorer pour remporter le gain du match? L’adresse et la lucidité ont fait défaut dans le secteur offensif des lions, en tout cas si l’on se réfère aux statistiques des matches joués. Il n’y a pas un seul match où le Sénégal a été sevré d’occasions et quelque soit l’adversaire en face. Seulement l’équipe est orpheline de cet attaquant tueur qui sait libérer les partenaires, son banc de touche et le public.
La deuxième alternative pour résoudre « l’équation tactique » consiste à perforer le bloc. Pour cela, il faut des milieux de terrain joueurs qui savent faire la différence grâce à leur aptitude technique pour mettre sur orbite les partenaires dans de bonnes conditions. L’équipe du Sénégal n’a pas un Iniesta, un Messi ou un Verrati. Sans discréditer nos joueurs qui ont aussi leurs valeurs dans un tout autre registre.
La troisième possibilité c’est de miser sur des balles arrêtées qui deviennent dans ce cas de figure la véritable arme. Sur les deux derniers matches du Sénégal contre le Burkina, l’équipe a bénéficié d’une pluie de balles arrêtés qui n’ont servi à rien. Contrairement au burkinabe qui ont survécu grâce à la précision chirurgicale d’un Alain Traoré. Les coups de pied il faut les travailler et pour y arriver, il faut du temps. Les techniciens sont unanimes que c’est un exercice méticuleux qui long à mettre au point. Malheureusement, ce n’est pas le temps d’un regroupement de 5 jours que cela se travaille.
Au regard des dernières sorties, on remarque que les lions ont adopté un nouveau comportement, certainement pour tenter de convaincre leur public qu’ils sont eux aussi capables de faire dans la possession. Or ça ronronne grave en ce moment. Car, ce jeu demande des facteurs qui ne sont pas forcément les nôtres. Nous avons certes des joueurs qui évoluent dans de grands clubs, mais on occulte les profils qui composent la sélection nationale. Pour exceller dans le jeu de possession, il faut des joueurs techniquement au point. Donc formés dans ce registre et évoluant dans un club avec un football dominant à l’image du PSG, du Real de Madrid ou encore du Barca. Ce profil fait défaut au Sénégal.
Le Sénégal retrouve toutes les cartes en main pour se qualifier à la prochaine coupe du monde.
Dès lors, on est tenté de se demander s’il ne faut pas revenir à nos valeurs. Ce jeu que nous savons bien faire pour avoir les résultats que tout le monde attend. Le Sénégal n’a pas les joueurs qui savent garder le ballon, quelque soit l’entraineur sur le banc, on ne peut composer qu’avec nos forces en présence. La réalité des éliminatoires c’est de se donner les moyens de terminer en tête du groupe. Nous avons des joueurs costauds qui ont du caractère et les prédispositions physiques pour ça. Faut-il continuer à vouloir charmer le public même si on sait que nous n’avons pas les joueurs pour ce jeu léché qui fait saliver plus d’un téléspectateur tous les week-ends.