La finale de la Coupe de la Ligue remportée dimanche par Guédiawaye FC (1-0) face à Diambars s’est aussi illustrée par son impopularité. Une situation que déplore le match-maker, Abdoulaye Sarr, qui pointe du doigt l’organisation des clubs sénégalais.
La finale de la Coupe de la Ligue 2014 a battu presque le record d’impopularité. Contrairement aux cinq premières éditions qui ont merveilleusement rempli le stade Demba Diop, celle de dimanche dernier a été très pauvre en spectacle dans les dans les tribunes.
Si le Guédiawaye Football Club (GFC) a pu remplir une moitié du stade, l’autre partie réservée aux supporters de Diambars est restée presque vide. Car l’équipe de Saly n’a pas réussi à drainer du monde.
Le match s’est aussi déroulé sans le Premier ministre Aminata Touré (parrain du trophée) limogé 48 heures auparavant. Une première depuis l’avènement de cette Coupe (à part la première édition qui n’a pu se jouer du fait du boycott du finaliste Casa par le biais de ses supporters qui ont empêché l’équipe d’entrer au stade Alassane Djigo de Pikine).
Vainqueur (1-0) de Diambars, le Guédiawaye FC a soulevé le trophée dans une ambiance bien différente. Une situation que le match-maker Abdoulaye Sarr, trouve déplorable. “Il n’y a que les clubs traditionnels qui mobilisent du monde. Or, les sponsors ont besoin de ce public pour vendre leurs produits”, a-t-il fait savoir.
Selon lui, “il n’y a que le Casa Sport, avec son comité des supporters Allez Casa, qui peut garantir une grande affluence avec beaucoup de spectacle dans les gradins. Niary Tally a son public mais qui ne vient que lorsque les résultats sont favorables”. “C’est la mobilisation, poursuit-il, qui fait défaut. Pourtant, quand les équipes jouent dans les régions, les stades sont remplis”.
D’autre part, M. Sarr a évoqué le Mondial comme une des raisons qui expliquent l’impopularité de la dernière finale de la Coupe de la Ligue, tout en admettant que Diambars n’est pas une équipe populaire.
“Avec les grandes affiches du Mondial, certains préfèrent rester à la maison et suivre la Coupe du monde”. Cette assertion semble peut plausible, car le jour de la finale (dimanche dernier), il n’y avait pas de match du Mondial. Les quarts de finale avaient pris fin la veille.
Abdoulaye Sarr n’écarte pas non plus la violence qui fait peur aux gens. “Le stade devait être un lieu de distraction. Mais quelquefois c’est des bombes lacrymogènes qu’on reçoit à la place”, a-t-il regretté.
“Les clubs sénégalais doivent s’organiser”
Le fait que le public ne se bouscule pas aux portes des stades n’est pas une bonne chose pour le football local. C’est en tout cas l’avis du manager en sport. Pour ce dernier, “les clubs sénégalais doivent s’organiser”. A son avis, la gestion des équipes ne doit pas être l’affaire d’une ou de cinq personnes.
“Les présidents doivent savoir que les clubs ne leur appartiennent pas. Ils doivent élargir leurs assemblées aux populations”, a-t-il suggéré. Cette gestion opaque, explique-t-il, n’encourage pas les investisseurs. “On parle de sociétés anonymes (Sa). Mais lorsque les gens ne savent pas ce qui s’y passe, les actionnaires ne sont pas motivés à venir”, a-t-il fait savoir.
D’autre part, la Ligue professionnelle, fait-il savoir, “doit aussi améliorer son organisation”. Même s’il reconnait que celle-ci est en train de grandir.
Ce petit couac montre que le pari de la mobilisation est loin d’être gagné pour le football local. Pourtant, les dirigeants de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) cherchent à faire venir le public dans les stades pour attirer les sponsors.
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