Interview, MOUSSA KONATE: “J’ai franchi un palier”

Ces premières sorties avec Aliou Cissé sur le banc sont particulièrement fastes pour vous…

La semaine a été très belle. On est très content d’avoir gagné ces deux matchs, même s’ils n’étaient qu’amicaux. Il fallait être solidaire durant ces deux matchs et on l’a été. Je suis quelqu’un qui aime se battre pour son avenir, qui veut grandir. Aujourd’hui, je suis en train de faire une belle saison. Et aussi, j’ai fait de belles prestations durant ces deux matchs. C’est quelque chose de bon pour la confiance, voilà. Je remercie Dieu de m’avoir donné cette confiance. J’encourage tous mes coéquipiers et l’encadrement à continuer sur cette lancée. Je sais que je suis sur le bon chemin et je vais tout pour continuer ainsi.

vous aviez flambé aux Jo de Londres en 2012, ensuite, Koto vous a lancé dans le bain sans grande réussite. Mais, avec Aliou Cissé, vous retrouvez votre sens du but…

Avec, Joseph Koto, j’ai fait quelques matchs, j’avais même marqué contre le Maroc en amical (1-0 en mars 2012, première vic- toire de l’équipe du Sénégal en terre chérifienne). Aujourd’hui, je suis avec Aliou Cissé, j’ai grandi entre temps. Ça veut dire que Moussa Konaté sait ce qu’il veut et il veut tout faire pour satisfaire le public sénégalais.

vos stats sous les ordres d’Aliou Cissé sont quand même assez im- pressionnantes, non ?

C’est vrai que j’ai eu la chance d’exploser sur les ordres d’Aliou Cissé et je le remercie de m’avoir fait confiance, tout en remerciant mes coéquipiers. Je sais que je suis
dans une bonne dynamique. Et je vais faire tout pour y rester. Je suis un joueur qui aime travailler, qui fait tout pour avancer, comme tout autre joueur. Mais, il y a une diffé- rence entre le Moussa Konaté d’hier et celui d’aujourd’hui. J’ai la chance de marquer en club et en sélection car je travaille beaucoup à l’entraînement. Cela m’a donné la force de réussir ces perfor- mances en club et en sélection. Je vais me battre pour rester dans cette dynamique.

à la dernière CAN, étiez-vous déçu de n’avoir pas joué ?

Personne n’aime aller à une compétition sans jouer. Mais, je suis joueur, il faut rester profes- sionnel. Même si je n’ai pas joué, j’étais derrière l’équipe, j’étais der- rière mes coéquipiers.

être à la CAN sans jouer et réa- liser de belles performances trois mois après, ça doit être frustrant ?

J’étais parti pour jouer, malheu- reusement je n’en ai pas eu l’occa- sion. Mais je suis un jeune joueur (22 ans), et j’ai tout le temps de progresser auprès de mes grands frères en sélection, comme Mame Biram Diouf, Papiss Cissé, Dame Ndoye, Demba Bâ et Moussa Sow. Je n’ai pas besoin de me précipiter, j’ai tout le temps pour prouver en sélection. Après la CAN, j’ai été déçu, mais je n’ai pas baissé les bras. Après, je suis reparti dans mon club pour travailler et mon- trer aux techniciens que je suis un joueur sur qui la sélection natio- nale peut compter. Et on va se bat- tre pour atteindre nos objectifs.

depuis votre arrivée au fC Sion, vous flambez. Qu’est-ce qui ex- plique cette métamorphose ?

C’est toujours important d’avoir la confiance de ses encadreurs.
Mais si on l’a et qu’on ne travaille pas, rien ne marchera. Il faut bien travailler pour être à la hauteur des espoirs placés en soi.

Avec vos dernières perfor- mances, aspirez-vous à une place de titulaire ?

Non. J’ai toujours dit qu’on n’est pas des concurrents, on est en famille. Je suis avec mes grands frères, je leur dois beau- coup de. Je suis toujours le même Moussa Konaté qui sera derrière ceux qui jouent. Si j’ai ma chance, je donnerai tout pour ma nation.

Ne faites-vous pas plutôt preuve d’un manque d’ambition en sélection ?

On n’a pas besoin de réclamer quelque chose, si on a la confiance. Tous les joueurs convo- qués ont indubitablement des qualités. Moussa Konaté n’a pas besoin de réclamer quoi que ce soit. Avec l’aide de Dieu et à force de travail, j’atteindrai mes objec- tifs.

Quelles sont vos ambitions avecl’équipe nationale ?

Mon rêve est de remporter la CAN. Mais aujourd’hui, il ne faut pas brûler les étapes. Il ne faut pas non plus créer l’euphorie autour de cette sélection. Il faut jouer les matchs pour les gagner.

on a senti une grande compli- cité avec Sadio Mané après votre premier but face au ghana ?

Entre Moussa Konaté et Sadio Mané, ça date de longtemps, c’est depuis les Cadets. On s’entend bien, mais je m’entends bien avec les autres aussi. La preuve, sur le premier but, je reçois une ouver- ture lumineuse de Lamine Sané. Sur le second but, c’est une passe en or de Sadio Mané. C’est des choses très importantes. Je suis très content d’avoir ses relations de complicité avec mes parte- naires qui connaissent mes dépla- cements, qui me regardent, qui savent ce que je veux et ce que je leur demande.

vous vous êtes dirigé vers Aliou Cissé après votre but. un geste plein de signification pour vous ?

quand je rentrais face au Ghana, il m’a briefé en me disant : «Je sais que tu vas en avoir (des ballons, ndlr). Mais, le premier que tu auras, il faut le mettre au fond». Ce que j’ai fait.

Peut-on dire que Moussa Ko- naté a changé de statut avec ses performances en club et en sélec- tion, cette année ?

J’ai franchi un palier, c’est vrai. En comparant le Moussa Konaté de l’année dernière et celui de cette année, il est évident qu’il y a une différence. L’année dernière, je jouais mais je ne marquais pas beaucoup. Or, un attaquant est jugé sur ses capacités à marquer des buts.

Quitter l’Italie et la Russie pour la Suisse n’est-il pas assimilable à un manque d’ambition ?

Au contraire. L’ambition, c’est pour cela que j’ai quitté la Russie pour aller en Suisse, c’est pour cela que je suis en train de redoubler d’efforts pour marquer plus de buts pour mon club et pour l’équipe nationale. C’est vrai que le championnat suisse est un trem- plin. On est sixième au classement, on jouera les demi-finales de la Coupe et on espère à la fin de la saison accrocher une place en Europa League.