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Les résultats obtenus par Joseph Koto confirment les propos du journaliste et écrivain Cheikh Mbacké Sène exprimé dans son ouvrage « Lions de la Téranga : vérités et contre vérités sur les échecs répétés (2003-2013) », paru en octobre 2014 aux Editions du Net, en France.  Sène a loué les qualités de Koto expliquant son départ de la tête e la sélection A par l’impatience des Sénégalais face aux urgences.

 

« (…) Nommé entraîneur intérimaire des Lions après le désistement de Pierre Lechantre, Joseph Koto force l’admiration par ses résultats (victoires sur le Maroc en amical 1-0, sur le Liberia (3-1) et match nul avec l’Ouganda (1-1), en éliminatoires de la Coupe du monde 2014). Des performances honorables par les temps difficiles que traverse le football national. Cela fait réfléchir la FSF. « Nous n’excluons rien à son sujet », lâchera Me Augustin Senghor, annonçant le virage de la FSF.

A partir de là, les lobbies s’activent en faveur du « Giresse  national » qui sera confirmé au poste de sélectionneur national. Le choix de Koto, malgré les candidatures qui affluaient de toutes parts, était logique au regard de la nouvelle dynamique insufflée au groupe, laquelle aura permis de gommer peu à peu la triste prestation de la CAN 2012 et une élimination dès les phases de poules. « Joseph Koto a eu à faire les meilleurs résultats ces cinq dernières années sur l’échiquier africain et il a également su donner un nouvel élan à l’équipe nationale, lors de la période d’intérim, avec une position favorable dans les éliminatoires en cours de la Coupe du monde FIFA 2014 », indique la FSF dans un communiqué.

Dans ses habits de sélectionneur, Koto a pour mission de qualifier le Sénégal pour la CAN 2013 en Afrique du Sud et à la Coupe du monde 2014 au Brésil. Il n’ira finalement pas jusqu’au bout. Il sera démis de ses fonctions pour cause «d’objectifs non atteints», 10 jours après l’élimination des Lions dans le cadre des qualifications pour la CAN 2013 par la Côte d’Ivoire. Joseph Koto ne passera finalement que sept mois à la tête de l’équipe nationale du Sénégal, mais il avait réussi plus que personne à poser les bases d’une équipe nationale, en rajeunissant l’effectif. Peut-être trop et de manière brutale. Sous son magistère, la sélection a fait montre « d’un manque d’expérience et de sérénité » au début, selon ses propres dires partagés à l’unanimité.

Si le Maroc, en amical à Marrakech le 25 mai 2012, a été un test réussi (victoire du Sénégal 0-1), la victoire sur le Liberia (match d’éliminatoires de Coupe du Monde 2014 remporté par les «Lions» le 2 juin 2012) est acquise à l’arraché non sans des lacunes. Le sélectionneur national eut droit à une pluie de critiques concernant la non-titularisation de Souleymane Camara (Montpellier, France) et Dame Ndoye (Copenhague, Danemark) dans l’équipe ayant démarré la rencontre. Ces deux attaquants caracolaient en tête des buteurs de leurs clubs respectifs.

Le Sénégal se fit surprendre par le Liberia à domicile dès les cinq premières minutes, avant de se rebiffer. «On ne peut pas se permettre de répéter un début de match aussi raté », tirera–t-il comme leçon en promettant des changements. « Oui, il y aura des changements, pas dans le système qui est bien, mais chez les hommes, pour apporter plus de sérénité et d’expérience à notre équipe », a déclaré Joseph Koto à la veille de son départ pour l’Ouganda. Dame Noye, après avoir poussé à la faute son défenseur exclu à la 70e minute, a été l’auteur du second but sénégalais ayant permis aux Lions de mener à la marque, pour finalement remporter le gain de la partie par 3-1.

On reprochera également à Joseph Koto de vouloir imposer coûte que coûte le jeune gardien du Diambars FC, Ousmane Mané. Le jeune et non moins talentueux portier des Olympiques est, selon plusieurs observateurs, « promu prématurément » titulaire des cages de la sélection A, alors que le poste doit revenir de droit à Bouna Coundoul. Le débat fait rage, Joseph Koto croit dur comme fer à son projet et maintient le jeune, même si l’héritier légitime de Toni Sylva figure chaque fois dans le groupe des vingt-trois.

A l’approche d’un sérieux Sénégal-Côte d’Ivoire comptant pour les éliminatoires de la CAN 2013, certaines langues se délient. El Hadji Diouf met les pieds dans le plat et accouche de sa vérité à travers les colonnes du journal Stades. Et, cette fois-ci, il n’avait pas tort. «Un joueur comme Bouna Coundoul a sa place sur le terrain. Il est expérimenté. A beau dire le talent de l’autre (Ousmane Mané, ndlr), le plus expérimenté devait être aligné. C’est ça la règle», insistera l’attaquant de Leeds qui malheureusement ne sera pas écouté.

Comme on le dit, en communication, la perception d’un discours, aussi véridique qu’il puisse être, est relative au contexte et à l’émetteur. En dépit du dur regard qu’il a toujours posé sur la tanière, souvent de manière subjective, Diouf avait ce coup-ci la vérité pour lui. Mais la FSF n’a rien fait pour rétablir l’ordre. L’entraîneur doit certes avoir sa liberté, mais lorsqu’il a tort, il est important de le remettre sur le droit chemin. La FSF l’apprendra à ses dépens, Joseph Koto aussi.

Le 8 septembre 2012 à Abidjan, lors du 3e tour aller des éliminatoires de la CAN 2013, face à une équipe de Côte d’Ivoire qui a juste l’avantage d’être plus expérimentée et plus réaliste, les Lions, bien que talentueux et pleins de bonne volonté, pécheront par inexpérience. Ils ont pourtant tenu tête en menant au score à deux reprises sur des réalisations du tandem d’attaque Dame Ndoye et Papiss Demba Cissé avant de baisser nettement pavillon à l’heure de jeu. A partir de là, Joseph Koto et le Sénégal se retrouvent dos au mur avant la session retour à Dakar à moins d’un mois.

Le 13 octobre 2012, Joseph Koto réaménage son équipe et met des « guerriers » au premier plan. Le Sénégal promet l’enfer aux Ivoiriens au Stade Léopold Sédar Senghor, le temple où il n’avait pas perdu en match officiel 19 ans avant ce match. Il n’en sera finalement rien. Les Sénégalais encaissent deux buts en soixante minutes. Cette défaite qui se dessinait était d’autant plus incompréhensible que les Lions n’étaient pas, ce jour-là, moins bons que les Eléphants. Le penalty accordé à Drogba et qui a scellé le sort de la rencontre a déclenché la colère des supporters sénégalais qui ont mis le feu aux tribunes et provoqué l’arrêt du match. Le 29 novembre, la suspension du stade Léopold Sédar Senghor pour douze mois tombe à cause d’un dossier mal défendu par la FSF.

Le Sénégal va devoir pour la énième fois recommencer. Et sans Joseph Koto plus que jamais sur la sellette. Le technicien sénégalais avait « un plan à long terme pour une construction plus solide », l’urgence de résultats probants et ses choix tactiques l’emporteront. Il part avec le sentiment qu’il aurait pu faire quelque chose. Un sentiment dont les Sénégalais commencent à se lasser. On ne vit pas dans le conditionnel ou le futur antérieur.

Comme toute les fois, et cette fois peut-être un peu plus, on a eu le sentiment qu’on aurait pu éviter cet échec, en nous écoutant les uns les autres, en prenant nos responsabilités pour taper sur la table le cas échéant, dans le dialogue et la discipline. Mais notre laxisme ambiant nous confine dans des commentaires superficiels et redondants, sans que nous ayons la décence ou la capacité d’en faire une lecture stimulante ou à la limite utilitariste.

La page des nationaux était tournée (…

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