Ils sont sept. Pour la première fois, face à la Côte d’Ivoire, le 13 octobre prochain, une liste de l’équipe nationale contient autant de joueurs issus des championnats russe, norvégien, suédois et chypriote. Mais, peuvent-ils vraiment rivaliser avec les autres ?
Il fut un temps où l’on n’en parlait presque jamais. Etre « Russe » dans la tanière n’était qu’une utopie pour les joueurs qui avaient pris la direction de l’Europe de l’Est pour se trouver une petite planque dans un monde sportif très complexe où la réussite n’est pas forcément au bout du talent.
Mais, depuis quelques années, la tendance a changé, les Sénégalais évoluant dans les championnats de seconde zone, en Europe de l’Est comme dans les pays scandinaves, réussissant davantage à se frayer une place dans le cercle fermé de l’équipe nationale, jadis « propriété exclusive » de Sénef (Sénégalais de France), nom à la mode à la fin du siècle dernier et qui doit sans doute éveiller beaucoup de souvenirs chez les nostalgiques. Dame Ndoye en était les porte-drapeaux, il y a encore un an. L’ex-buteur du Fc Copenhague était le seul à figurer sur les 23 Lions de la dernière Can, en Guinée équatoriale.
Mais, huit mois après la mésaventure du Sénégal à Bata, les choses ont évolué. Makhtar Thioune n’est plus là et la liste s’est allongée, malgré tout. En plus de Dame Ndoye (Lokomotiv de Moscou, Russie), Moussa Konaté (Krasnodar, Russie), Pape Guèye (Metalist Kharkov, Ukraine), Serigne Modou Kara Mbodji et Saliou Ciss (Tromso), Bouna Coundoul (Enosis, Chypre) et Khadim Ndiaye (Kalmar Ff, Suède) sont venus renforcer la colonie. Face à la Côte d’Ivoire, le 13 octobre prochain, ils seront donc sept à être issus des championnats considérés, il y a peu, comme une référence nulle dans le paysage footballistique sénégalais. Pour autant, cette présence en force est loin de faire de ces joueurs des pions incontournables du dispositif de Joseph Koto.
Seul Dame Ndoye et, dans une moindre mesure, Pape Guèye peuvent, en effet, se glorifier de leur statut de joueurs les plus réguliers du groupe, Bouna Coundoul et Khadim Ndiaye étant relégués sur le banc par Ousmane Mané, considéré comme le n°1 dans les buts sénégalais. Et Serigne Modou Kara Mbodji semble incapable de gagner une place de titulaire face à la rude (?) concurrence dans le secteur défensif de la tanière. Pour sa première sélection chez les A, Saliou Ciss ne devrait pas déboulonner le duo Cheikh Mbengue-Pape Ndiaye Souaré, favoris au poste d’arrière gauche.
A l’heure d’affronter la Côte d’Ivoire pour le match retour décisif du dernier tour des éliminatoires à la Can 2013, on pourrait s’interroger sur la vraie valeur de ces joueurs, plus compléments que véritables concurrents dans la distribution des postes. Titulaire et buteur au match aller, Dame Ndoye, dont l’apport dans le jeu collectif reste douteux, ne semble pas aujourd’hui mieux loti qu’un Moussa Konaté qui moisit sur le banc Krasnodar, depuis son arrivée en grandes pompes, après des Jeux olympiques exceptionnels.
Face aux performances remarquables de Demba Bâ (6 buts en 6 matches avec Newcastle) et Ibrahima Touré (9 matches, 9 buts avec Monaco), le postulat de capitaine de Papiss Demba Cissé et le retour de Moussa Sow, l’attaquant du Lokomotiv de Moscou a du souci à se faire quant à sa titularisation sur le front de l’attaque des Lions. Même équation pour ses partenaires de l’Est, de la Scandinavie et des Balkans.