Le Sénégal a été tenu en échec (0-0) par la Tunisie, vendredi, pour le compte de la 3e journée des éliminatoires de la CAN 2015. Quels enseignements peut-on tirer de ce match ?
‘’C’était un match difficile. L’adversaire (Tunisie) était un peu coriace. On n’a pas pu se créer beaucoup d’occasions de but. Sur le plan tactique, l’organisation tunisienne a un peu gêné notre projet de jeu. Il faut tirer les enseignements de ce match en sachant que nous allons jouer une autre rencontre en Tunisie différente de celle-là. La Tunisie ne va pas jouer comme elle l’a fait à Dakar avec un bloc trop bas. Ils nous ont laissé le ballon pour procéder à des contre-attaques.
On peut donc dire que la Tunisie a réussi son coup ?
Ils ont fait beaucoup de fautes en essayant de ralentir le jeu par des blessures simulées. Ils ont même cassé le rythme du match. Ils ont vraiment eu le point qu’ils sont venus chercher. C’est aussi la réalité du haut niveau. Dans leur organisation, on a senti beaucoup de générosité des joueurs tunisiens. Ils ont empêché la progression du jeu sénégalais. Oui la Tunisie a réussi son coup mais le Sénégal reste leader de son groupe (grâce a une meilleure différence de buts +4 que la Tunisie +2) avec le même nombre de points (7 pts). Et le match retour se tiendra dans un autre contexte car les Aigles de Carthage joueront leur football à domicile. Il y aura plus d’espaces parce que le match sera plus ouvert.
Lors de ce match, il y’a eu des absents, mais aussi des retours. Comment appréciez-vous ces différents changements ?
Il faut que les joueurs apprennent à jouer ensemble, à s’adapter. Nous avons un moule qui commence à se mettre en place. Il y a des joueurs qui sont de retour comme Papiss Demba Cissé. Il a fait une bonne rentrée, il a été remuant en attaque. Sadio Mané a fait un bon match. Il a percuté à gauche et à droite mais les Tunisiens ne l’ont pas laissé jouer. Chaque fois qu’il a dribblé, un joueur adverse commet une faute sur lui. Par contre Dame Ndoye a été moins en vue par rapport aux deux matchs passés.
Qu’est-ce qui a manqué à l’équipe du Sénégal ?
Le Sénégal n’a pas été vraiment secoué par son vis-à-vis mais l’équipe a manqué de vivacité et de percussion pour déstabiliser et percer cette défense. Les joueurs tunisiens étaient bien placés et il y avait une bonne couverture dans l’axe. Et les interventions étaient propres. Ils ont commis beaucoup de fautes dans les 40 derniers mètres. C’était un match serré. Au milieu du terrain, Cheikhou Kouyaté a manqué à l’équipe. On avait commencé à avoir une bonne paire Cheikhou Kouyaté-Gana Guèye. Ce duo a marqué ses empreintes au milieu de terrain. On a vu ce vendredi, le milieu n’a pas été mauvais. Mais dans l’animation de jeu, la percussion et dans la transmission milieu-attaque, dans le dernier tiers, ça restait quand même. Il n’y avait pas de jeu en profondeur.
On a noté encore une fois des blessures, 3 (Kara Mbodji, Moussa Sow et Salif Sané). Cela ne risquerait pas d’affecter l’état d’esprit du groupe ?
C’est ça le football, c’est difficile et on y peut rien. Alain Giresse ne s’attendait peut-être pas à ça. Le joueur professionnel doit être préparé à cette situation. On ne sait jamais quand est-ce qu’on va être blessé. Ce qui est important, c’est que nous avons un groupe avec un vrai potentiel. Ceux qui sont là peuvent faire l’affaire. Il faut que les gens se remobilisent davantage. Les joueurs doivent reprendre confiance et savoir que les matchs se suivent et ne se ressemblent jamais.”