Après avoir bourlingué un peu partout, Mamadou Bâ a finalement eu un point de chute : le FC Boavista. Une équipe de D1 portugaise qui, espère l’ancien portier du Jaraaf, lui permettra de relancer sa carrière «pour réintégrer à nouveau la Tanière».
Entretien
Mamadou, qu’êtes-vous devenu ?
Je suis au Portugal depuis bientôt trois ans comme footballeur professionnel. Là, j’ai signé ucontrat d’un an et demi depuis mardi dernier avec le FC Boavista, un club de première division portugais. Signer à Boavista est le fruit d’un grand labeur. Depuis deux ans, je suis dans un club de division inférieure. Si les dirigeants me tendent la main, c’est parce qu’ils ont compris que je peux apporter un plus au club. Et je pense que ce qui m’arrive est une récompense méritée.
Mais vous ne serez certainement pas gardien de but n°1 ?
Là, je ne saurai le dire pour le moment. Ce qui est sûr, c’est que la concurrence est déjà annoncée avec une nouvelle recrue venue d’Argentine. Il y a aussi un international portugais de moins de 23 ans. En tout cas, le discours du coach est clair : il compte sur tout le monde. À moi de me rendre indispensable. Je sais que je viens de loin. Donc, il me faut impérativement saisir cette chance pour atteindre mes objectifs dont celui de revenir en sélection du Sénégal. Je l’ai fréquentée, je sais ce que ça donne comme élan à un footballeur. Malgré ces années d’absence, je l’ai suivie avec nostalgie et intérêt.
Après avoir enfin trouvé un grand club, ne regrettez-vous pas tout le temps que cela a pris ?
Non pas du tout. Je ne regrette rien de mon parcours. Le problème, c’est que les gardiens africains n’ont pas assez de cote en Europe. C’est un poste délicat. Personnellement, je suis arrivé à me faire un nom ici. Et je suis fier de moi et de mon parcours. J’ai connu un parcours du combattant.
Quel regard jetez-vous sur la prestation des gardiens de but de l’équipe nationale ?
Ça va, dans l’ensemble. Il y a de bons gardiens en sélection. Ils doivent simplement s’améliorer comme tous les footballeurs du haut niveau.
Êtes-vous personnellement en contact avec le staff des Lions ?
Je parle souvent avec l’entraîneur des gardiens Sidate Sarr que je connais très bien. Nous avons des relations particulières. Il m’a entraîné en équipe nationale junior et même locale. Il a joué un rôle important dans ma carrière. Et si je suis arrivé à ce stade, c’est en partie grâce à lui.
Pensez-vous que le Sénégal a assez d’armes pour se qualifier à la CAN-2015 ?
Après notre dernière absence, nous avons l’obligation de nous qualifier à la prochaine CAN. Il y a certes le talent, mais dans le football moderne, le talent seul ne suffit pas. L’équipe nationale demande beaucoup de sacrifices. Les Lions doivent se surpasser pour gagner. Que ce soit à l’extérieur ou à domicile, ils ont l’obligation de gagner tous les matchs s’ils veulent exister.
©Stades