Publicité

Ses deux «faux départs» à Brest et Lorient l’avaient beaucoup marqué, au point qu’il ait voulu ranger ses godasses pour de bon. Mais, armé de «patience», Pape Macou Sarr a fini par quitter le Jaraaf pour rejoindre Angers et réaliser son rêve  de toujours : devenir un joueur professionnel au sein d’un club européen. Mais que ce fut dur !

Publicité

Bien attend qui parratend. En juin dernier, le jeune  meneur (22 ans) rejoignait Angers pour un bail de deux ans et demi. Sauf qu’avant de signer son premier contrat professionnel en Europe, Macou Sarr a beaucoup bavé. Peut-être plus longtemps qu’il ne l’avait prévu. Depuis la France, il raconte : «J’avais déjà eu deux contrats (tests concluants, Ndlr) à Brest et à Lorient, mais qui sont tombés à l’eau. Ils étaient venus avec leurs propositions et le Jaraaf n’avait pas voulu me laisser partir.» A un moment donné, l’idée «d’engager un bras de fer avec le club» avait même effleuré son esprit. «Mais je me suis dit que ce n’était pas la meilleure chose à faire, d’autant plus que je suis un fils du club, avec lequel j’ai tout remporté au Sénégal (Championnat, Coupe du Sénégal, tournoi du Parlement).» Une patience qui a fini par payer au bout de quelques mois pendant lesquels le jeunot semblait dégoûté par le club où il a fait toutes ses classes. «Ils ont fini par me laisser partir. Mais j’avais eu un peu peur, avec les déceptions que je venais de connaître. Je me disais qu’il pourrait y en avoir une troisième.» La règle du «jamais deux sans trois» a, cette fois-ci, eu une exception.

«Moralement, j’ai failli craquer»

N’empêche, il y avait toujours les supputations et les railleries les plus ahurissantes. A chaque retour de test, il était la risée des gens lorsqu’il marchait dans les rues de la Médina. «J’entendais n’importe quoi, confie-t-il, certains disaient même que je ne voulais plus jouer au football. Mais j’ai foncé, tête baissée, parce que je savais ce que je voulais.» Et lorsque le Jaraaf a refusé de le libérer suite à ses deux tests concluants à Brest et à Lorient, Macou a failli péter les plombs. Il déclare : «Moralement, j’ai failli craquer. Je voulais laisser tomber le Jaraaf et arrêter tout bonnement  le football. Mais je me suis ressaisi, parce que je n’ai que le football. Je suis un international et je devais montrer une bonne image.» Un statut d’international qu’il a eu très jeune avec la sélection nationale des U17 en 2009.

Appelé dans l’équipe des «Lionceaux» lors des Jeux de Maputo 2011, il fait le voyage du Mozambique en ayant «la tête ailleurs», «parce deux jours auparavant, mon contrat à Brest avait échoué. Mais je ne pouvais pas ne pas y aller, parce que l’entraîneur (Abdoulaye Sarr, Ndlr) est quelqu’un qui m’est très proche.» Le tournoi ne se passe pas comme prévu pour lui, avec une blessure contractée lors du premier match. «Au deuxième match, j’ai dit au coach (Abdoulaye Sarr, Ndlr) que je ne pouvais pas jouer à cause de ma blessure, et nous avons perdu cette rencontre.» Conséquence, le sélectionneur convoque une réunion et devant le groupe (il était «le plus ancien»), il lui dit : «Si tu ne changes pas, tu ne seras jamais un professionnel.» Touché dans son orgueil, il retourne dans sa chambre et a longuement réfléchi sur les propos du coach. «Ça m’avait beaucoup touché, mais je me suis dit que s’il (l’entraîneur) m’avait parlé ainsi, c’est parce qu’il souhaitait ma réussite, philosophe-t-il. Je me suis alors dit que c’était à moi de lui prouver que je pouvais réussir. Et je peux dire que c’est grâce à ce qu’il m’avait dit que je suis parvenu à signer un contrat professionnel. Il est comme un père pour moi. Même quand il est venu au Jaraaf, il m’a donné beaucoup de conseils. Jusqu’à présent, je l’appelle souvent pour lui demander des conseils.

«Monter en Ligue 1 avec Angers»

Mais, arrivé au Pays de la Loire, dans l’Ouest de la France, il devait gagner un autre match : l’adaptation à une nouvelle vie. «J’ai essayé de m’adapter, avec les matches amicaux, assure-t-il. Mais comme tout début, cela a été difficile, parce que les liens que j’avais au Sénégal me manquaient. Je restais tout seul chez moi à ne rien faire. C’était difficile, parce que même pour le travail à l’entraînement, je n’y comprenais rien. Je découvrais des choses nouvelles, que je n’avais jamais vues.»

Avec Angers, Pape Macou Sarr commence, «petit à petit», à trouver ses repères dans la ville et sur le terrain, avec 8 matches depuis le début de la saison, dont 6 en Championnat et deux en Coupe de France. Au sein de l’équipe où il évolue comme milieu relayeur et qui occupe actuellement la 3e place en Ligue 2, il s’est tourné vers l’objectif d’aider le club à rejoindre l’élite. «C’est ma première saison et j’ai trouvé un bon effectif en place et mon ambition est de monter en Ligue 1 avec Angers.» S’il y arrive, nul doute qu’il pourrait rapidement devenir un ange chez les Scoïtes (surnom du club).

 

iGFM

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici