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C’est désormais clair. Alain Giresse n’est pas Sapeur-pompier. Ainsi donc, il a choisi de ne pas choisir entre le marteau de la sanction sportive qui pesait sur Demba Bâ et l’enclume de la perche à tendre à Papiss Cissé qui naviguait en eaux troubles. Les mêmes où Giresse a longtemps laissé l’attaquant de Chelsea patauger et flirter avec la noyade. Sauf que Gigi n’est pas (ou pas toujours) Sapeur-pompier. Pour les cas désespérés, il faut appeler le 18. Et quand le numéro 19 de l’équipe peine à trouver pied dans les grandes eaux Bleues de Chelsea, Giresse se déclare incompétent. «Je ne suis pas là pour faire du social. Je ne peux pas aller au secours des joueurs en difficulté en club», se défendait-il.

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En fait, Giresse, c’est un mathématicien. Très à l’aise avec les chiffres, il se plait à jongler entre 18 et 19. Et, plutôt que d’en faire une affaire de soustraction, il coche dans la case addition. Car, plus un, fut-il le banni, ça fait moins compliqué que moins un, surtout quand c’est le chouchou. Nul besoin de se perdre dans des calculs d’épiciers pour constater que les critères de sélection varient en fonction du nom floqué au dos du maillot. Car entre Demba et Demba, pour les mêmes causes, les effets ont changé. Pour justifier la mise à l’écart de celui de Chelsea, l’on convoquait son temps de jeu famélique en club et la volonté manifeste de ne pas accorder de passe-droit. «Mon choix n’est guidé que par le sportif… Si j’avais convoqué Demba Bâ pour les matches de juin, on m’aurait étranglé après le match que le garçon a fourni à Conakry.»

Pourtant, à y regarder de près, onze mois après sa triste prestation contre l’Angola, à Conakry, rien n’a changé dans le quotidien de Demba Bâ à Chelsea. Il use plus son short sur le banc qu’il ne mouille son maillot sur les pelouses anglaises. La faute à un entraîneur, José Mourinho, qui ne croit tellement pas en lui qu’il déclare ne pas disposer d’attaquants dans son effectif et préfère faire jouer la carte de la concurrence entre un Samuel Eto’o vieillissant et un Fernando Torres qui a perdu son visage d’El Nino que l’Espagne lui avait dessiné. Pour Demba Bâ, il faut se contenter des miettes, si elles se présentent. Après 27 journées de Premier League, son compteur tourne au ralenti pour afficher 316 minutes, 1 but, 1 passe décisive. Mais, comme par enchantement, il retrouve une Sélection nationale qu’il avait officiellement quittée pour manque de temps de jeu, selon un entraîneur qui n’est pas Sapeur-pompier.

Le hic, c’est que la situation qui a valu à Demba Bâ d’être au ban, est le lot de Demba Cissé à Newcastle depuis le début de la saison. Ecarté un premier temps à cause d’un contentieux extra-sportif, il a fini par se voir relégué au second plan par le recrutement d’un autre attaquant (Loïc Rémy) avant de se signer un long bail avec le banc des Magpies à cause des performances de ce dernier. Son compteur à la 27e journée n’est que légèrement plus reluisant que celui de son ancien compère d’attaque au Saint James’ Park : 861 minutes, 1 but sur penalty, 2 passes décisives. Finalement, comme le reconnaît Giresse, Demba et Demba «ont présentement le même destin en club (…) les deux sont en difficulté en club (…) ce sont les deux qui sont le plus en souffrance en club…» Il n’est pas Sapeur-pompier. «Pas là pour aller au secours de joueurs en difficulté en club.» Mais ça, c’était avant.

Hier face à la presse, il se justifiait de la présence de Papiss Cissé en ces termes : «Papiss mérite qu’on s’attarde sur lui. Même s’il est en manque de réussite actuellement en club, il n’est pas interdit de penser que l’équipe nationale pourrait lui servir de déclic pour un retour à son meilleur niveau.» On n’irait pas jusqu’à l’accuser d’être magicien, mais il faut plier d’admiration face à son dernier tour. Qui réintègre à merveille le banni, tout en préservant le chouchou. «Ils ont fait leurs preuves en Sélection et c’est important de les avoir avec nous, ce qui peut nous aider.» Alea jacta est ! Giresse est un fin mathématicien et l’on se perdrait facilement à essayer de lire ses théorèmes et ses équations à multiples incohérences car, à côté, Pythagore et Thalès, c’est du toc.

 

iGFM

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