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C’est la reprise pour les joueurs de football professionnels depuis le 6 juillet. Après un mois de vacances au Sénégal à l’occasion du Ramadan, Cheikh MBengue, latéral gauche de Rennes et international sénégalais de 25 ans, vient de reprendre le rythme des entraînements quotidiens qui le contraignent à aménager son jeûne. En tant que sportif de haut niveau de confession musulmane, comment concilier jeûne et obligation professionnelle ? Interview.

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Vous êtes musulman pratiquant mais, cette année, vous ne parvenez pas à jeûner tout le mois de Ramadan…

Cheikh MBengue : Le Ramadan est très important pour moi, il fait partie des cinq piliers et il faut jeûner. C’est aussi pour cela que je suis allé me ressourcer en famille au Sénégal, où j’ai pu le faire tranquillement. J’en connais qui préfèrent profiter de cette période de vacances imposée par le calendrier pour se détendre. Mais, pour moi, c’est une aubaine que le jeûne commence pendant mes vacances. Mais, voilà, le rythme du championnat nous impose de nous reposer en juin et de reprendre les entraînements et les matchs amicaux début juillet pour commencer les matchs du championnat de Ligue 1 en août.

Comment aménagez-vous votre temps de jeûne ?

Cheikh MBengue : Nous avons deux entraînements par jour dès début juillet et, malheureusement, je n’arrive pas à jeûner ces jours de préparation physique en plein été. J’ai déjà essayé, mais c’était trop difficile. Certains y arrivent, mais pas moi. Donc les jours d’entraînement, je ne jeûne pas et je les rattraperai ensuite, lors de mes jours de congés.

Comment est perçue la pratique du jeûne dans le milieu du football ?

Cheikh MBengue : Pour ceux qui arrivent à jeûner, en général il suffit d’en informer le préparateur physique. Ce dernier l’intègre dans ses programmes. On prend cette pratique en compte quand c’est demandé par le joueur. Le footballeur est donc surveillé pour ne pas qu’il y ait d’excès. Il n’y a aucune polémique ni quoi que ce soit. C’est aussi simple que cela.

Et en ce qui concerne la pratique de l’islam de façon générale ?

Cheikh MBengue : Les musulmans comme les autres croyants des autres religions pratiquent naturellement, personne ne dit rien à personne. Personnellement, je n’y pense même pas. Car cela ne regarde que nous. On est dans un milieu de performance : le plus important, c’est qu’on soit le mieux possible pour marquer des buts. Cela change tout. J’ai l’impression que c’est très différent dans les autres milieux professionnels, notamment en France. Dans le football, la pratique religieuse est une affaire privée.

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