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Un des acteurs d’un feuilleton Can 2012 aussi dramatique que rocambolesque à Bata (zéro pointé pour les Lions), Guirane Ndaw semblait quitter la scène sur la pointe des pieds. Lofteur à Saint-Etienne, l’international sénégalais, venu engloutir quelques mètres cubes d’airs frais en sélection, était reparti vers les profondeurs de l’océan. Dans l’anonymat. A Saragosse (Liga) comme à Birmingham (D2 Angleterre) où il était en prêt, ses prestations n’étaient pas suffisamment sublimes pour attirer la lumière. Mais tel un phœnix, le Messin renaît des cendres des brasiers qu’il aura lui-même allumé. «Rugueux dans les duels, infatigable, le Sénégalais a réalisé (samedi) une performance de haut vol (contre Reims, 3-0), note le quotidien sportif français, «L’Equipe» dans son édition du dimanche. Outre sa capacité à récupérer le ballon dans les pieds, il a multiplié les longues ouvertures précises. C’est sur l’une d’elles que Metz à ouvert le score (1-0, 49e). Krivets aurait aussi pu en profiter auparavant (27e mn).» Pour couronner cette belle soirée, «L’Equipe» lui a décerné une note flatteuse : 8/10. Mais au moment de commenter cette troisième victoire messine qui est forcément la sienne, Guirane, qui a vécu deux saisons douloureuse à Saint-Etienne (2011-2012, 2012-2013), affiche un flegme bien lébou. Pas question de profiter de l’occasion pour faire passer sa promotion ou s’attribuer un quelconque mérite au détriment du collectif. «Cela fait des années que je n’ai pas réussi d’aussi bonnes prestations, avoue-t-il. Mais on ne peut rien faire sans les autres. Mes coéquipiers ont rendu possible cette seconde naissance.» Même si, dans ses paroles, la situation est sous contrôle comme elle l’a été tout au long de cette soirée inoubliable au stade Saint-Symphorien, samedi dernier, sa voix laisse à penser qu’il dissimule de véritables sentiments. «J’ai eu un parcours difficile. Généralement, quand tu signes en Grèce (Asteras Tripolis 2013-2014), les gens pensent que tu es en préretraite. Mais, j’ai toujours cru en moi. On ne m’a jamais fait de cadeau. Je me suis battu pour gagner ma place, puis j’ai pris mes responsabilités. Même si ça ne marche pas à tous les coups, j’essaie autant que possible de tirer mon épingle du jeu, aussi bien dans la récupération que dans l’animation.»

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ALBERT CARTIER : «Guirane est monté en puissance»

Techniquement, Guirane Ndaw n’est pas un modèle de vertu et de séduction, mais pour ce qui est de l’engagement, l’état d’esprit, il n’a pas de leçon à recevoir. Joint au téléphone, son entraîneur, Albert Cartier, confirme : «On connaît ses qualités : très bonne patte gauche, jeu long, frappe au but. Techniquement, il fait des choses simples. On ne lui demande pas de faire des petits ponts. Son rôle est d’amener le ballon d’un côté à l’autre. C’est un excellent relais. De match en match, Guirane s’améliore, progresse, avance, grandit et a de plus en plus d’influence sur le groupe, mais surtout sur les résultats. Sa part du travail sur le terrain, avec ou sans ballon, est de plus en plus grande et de plus en plus importante. Il a atteint un niveau très intéressant. Physiquement, on ne le reconnaît plus par rapport à un mois et demi quand il est arrivé. Il est redevenu très performant dans les duels et est très lucide pour faire des choses sur le terrain qu’il n’était pas capable de faire. C’est un garçon qui peut prétendre à être sollicité en Equipe nationale du Sénégal. Il a le potentiel et les qualités.»

Partout où Guirane Ndaw est passé, son utilisation dépendait des besoins de l’équipe, du profil de l’adversaire et de l’animation choisie. A Metz, il est à la bonne place. «Je l’utilise comme milieu devant la défense dans un 4-4-2 avec deux milieux. On a aussi joué en 4-1-4-1, lui était devant la défense. Ses deux premiers matches étaient un peu difficiles, mais, précise Albert Cartier, à partir du troisième, il est monté en puissance de façon incroyable. Tous les jours, il est de mieux en mieux.» Guirane : «C’est au poste de numéro 6 que je m’exprime le mieux.»

Ndaw le sait : ce retour en Ligue 1 est la seule occasion qui lui sera donné de rattraper le temps perdu. Mais sa volonté de réussir cette mission est parfois excessive. Dans l’impact physique, il y va un peu fort. La preuve, à l’issue de la quatrième journée, le milieu de terrain du FC Metz avait commis le plus de fautes (16), devant Tolisso (Lyon, 13) et Gignac (Marseille, 13). Son agressivité dans les duels lui a valu une suspension pour la prochaine journée qui opposera Metz à Evian, samedi.

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