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Après une première saison réussie à West Ham, Cheikhou Kouyaté veut maintenir le cap cette année en Premier League. Et l’enfant de Khar Yalla compte se donner les moyens de ses ambitions. Comme il est déterminé à aider le Sénégal à se qualifier à la CAN-2017. Même si, pour l’heure, il reconnaît que tout n’est pas parfait.

Cheikhou, qu’est-ce qui explique votre absence aux matchs des tours préliminaires de l’europa League avec West Ham ?

C’est le club qui m’a autorisé à prendre quelques jours supplémentaires de congés. Surtout que la saison dernière, j’ai joué beaucoup de matchs. Pendant les vacances, j’étais en sélection pour deux semaines. Ce sont ces jours-ci qui ont été compensés. Sinon il n’y a rien d’alarmant et de problématique, tout se passe super bien. J’ai repris du service et je me sens prêt pour la prochaine saison.

On a l’impression que vous avez pris une autre dimension en Angleterre…

Il est clair que le travail et la volonté de vouloir réussir quelque chose ici en Angleterre restent déterminants. Parce que, depuis mon jeune âge, j’ai toujours rêvé d’évoluer dans ce championnat-là. Et maintenant que j’en ai l’opportunité, je n’économise pas mes efforts. J’ai choisi l’Angleterre alors que j’avais d’autres opportunités. Je ne dois pas me louper. Je dois continuer à faire plaisir à tous ceux qui croient en moi, à mes parents.

Quel objectif vous êtes-vous fixé ?

Cette année sera plus difficile que la précédente pour la bonne et simple raison que, maintenant, je suis bien connu dans ce championnat. À moi de confirmer en prouvant à tout le monde que la réussite de l’année dernière n’était pas le fruit du hasard. Je m’attends à une année difficile. Je dois me préparer à ça parce qu’il n’est jamais facile de confirmer.

Ce sera d’autant plus difficile que Sam Allardyce, qui vous a révélé en Premier League, a quitté West Ham…

C’est vrai qu’en football, il n’y a pas de cadeau et qu’aujourd’hui, il y a un nouvel entraîneur à la tête de l’équipe. Forcément, Slaven Bilic doit être différent de Sam Allardyce, mais à moi de prouver à l’entraîneur que je fais partie de l’équipe. Pour cela, je dois me montrer valable aux entraînements et être bon à chaque match. Si j’arrive à m’imposer, tout se passera comme je le souhaite.

La séparation avec Sam Allardyce n’est-elle pas brutale ?

Toute séparation est difficile à digérer, surtout quand il s’agit d’une personne qui compte beaucoup pour vous. Mais, on essaie de rester professionnel et de faire avec. Avant son départ, Alardyce m’a souhaité bonne chance. C’était à Newcastle après le match retour. À tous les joueurs, il nous a parlé et nous a souhaité bonne chance. Il nous a dit aussi que la vie ne s’arrêtait pas là, même si sa mission avec l’équipe était terminée.

Comment se passe la cohabitation avec Diafra Sakho à West Ham ? 

Avec Diafra, on est comme des frères. C’est normal de se prendre la main pour cheminer ensemble. Quand il est arrivé au club, on a tissé des liens forts, des liens familiaux. Et aujourd’hui, on est devenu des amis inséparables. Tous les deux, on savait déjà ce qui nous attendait dans l’équipe. Nous savons d’où nous venons. Ce qui fait que les conseils venaient de nous-mêmes. C’est pourquoi nous avons réussi ce que nous avons fait la saison dernière pour mériter la confiance et le respect de tout le club. On a gagné nos paris grâce à cette familiarité qu’on a tissée.

Le contingent sénégalais vient de s’agrandir en Angleterre avec l’arrivée d’idrissa Guèye. est-ce une aubaine pour le football sénégalais ?

Vous ne pouvez pas imaginer la joie qui m’anime suite à l’arrivée d’Idrissa en Angleterre. J’aurais préféré qu’il vienne à West Ham comme Sadio Mané aurait voulu qu’il s’engage avec Southampton. Gana est un garçon formidable. Il y avait beaucoup d’équipes qui le voulaient ici. Mais, puisqu’il a fait le choix d’aller à Aston Villa, on lui souhaite bonne chance. Personnellement, je suis content pour lui. J’ai confiance en lui. Il a le talent et le football dans le sang.

Pensez-vous que Gana est taillé pour le championnat anglais ?

Franchement, je crois qu’il réussira en Premier League. Un talent comme Gana, il faut croire en lui. Aston Villa a fait une bonne affaire et je pense que les dirigeants de ce club ne vont vraiment pas le regretter. C’est vrai que les gens parlent de la taille d’Idrissa Gana qui constituerait un handicap pour lui, mais moi je ne vois pas les choses ainsi. Il a tout ce qu’il faut pour devenir un grand milieu de terrain capable de jouer dans toutes les équipes du monde.

Êtes-vous satisfait de la victoire du Sénégal face au Burundi lors la première journée des éliminatoires de la CAN-2017 ?

Naturellement. Déjà, on empoche les trois points de la victoire, même si des techniciens ont déploré notre fond de jeu. Moi, je préfère mal jouer et gagner les trois points que de bien jouer et perdre. Le football, c’est le résultat. N’oublions pas que nous avons joué un match de fin de championnat, quand tous les joueurs sont fatigués et ont les jambes lourdes. La victoire était impérative. Elle nous a permis de bien démarrer ces qualifications.

Est-ce suffisant pour justifier le jeu que vous avez produit ?

C’est normal que les gens parlent du jeu que nous avons produit. Chacun est libre de commenter à sa façon. Nous savions ce qui nous attendait. Tous les joueurs qui ont pris part au stage ont connu une saison pleine en club. Donc, la fatigue était déjà au rendez-vous. Heureusement qu’on a gagné le match. À la fin de la rencontre, je me suis rendu compte que physiquement, on était cuit parce que jouer en Afrique est très différent qu’en Europe. Ce n’est même pas la même chose. On reconnaît aussi que tout n’est pas parfait parce que le coach n’a pas encore fini de mettre en place son équipe.

Pensez-vous déjà au match contre la Namibie ?

Après ce stage, le coach nous a dit qu’on devait profiter des vacances, puis retourner en club pour un bon travail hivernal pour prétendre réussir un grand coup face à la Namibie, pour la deuxième journée. Sachant que, pour ce match-là, nous n’aurons pas trop de temps comme la première journée, nous ne devons pas nous louper. Il faut bien se préparer en club parce qu’on sait ce qui nous attend à Windhoek. C’est vrai qu’on a le temps, mais il faut faire attention aux matchs pièges.

Ne craignez-vous pas de revivre la même situation, si on sait qu’en début de saison les automatismes font souvent défaut ?

Je ne pense pas que ça sera la même chose que face au Burundi. Dèjà, on est à deux mois de la rencontre. Ce qui veut dire que tout le monde doit continuer à travailler. On sera compétitif. Je ne pense pas que ce sera  aussi pénible. Au contraire, on sera frais, puisque ça sera en début de saison.

Le Sénégal est-il bien dans la peau de favori de son groupe ?

Bien sûr, du moment que nous sommes en tête de notre poule, devant le Niger, la Namibie et le Burundi. En tout cas, le Sénégal est toujours attendu. Nous voulons gagner tous nos matchs, même si nous avons conscience que la tâche ne sera pas facile du tout. On sera attendu de pied ferme. Maintenant, à nous de  savoir comment aborder nos matchs pour ne pas être surpris. On n’a pas le choix, on doit impérativement se qualifier à la prochaine CAN et faire mieux parce que la dernière édition a été une déception pour nous. Pour se qualifier, il faut battre tous les adversaires, sans exception.

Avec des joueurs comme Salif Sané, Alfred Ndiaye, Stphane Badji, ou encore Pape Kouly Diop, avez-vous conscience que la concurrence est rude dans l’entrejeu ?

L’équipe nationale est un patrimoine national qui appartient à tout le monde. On est tous là pour défendre la même cause. Et comme le coach nous le rappelle tout le temps, tant que la concurrence est saine, tant mieux. Nous avons la chance d’avoir des joueurs de qualité dans l’entrejeu. En tout cas, il y a beaucoup de joueurs de talent qui sont dans ce secteur de jeu. Maintenant, le dernier mot revient au sélectionneur. Ceux qui débutent la rencontre sur le banc de touche sont les premiers à encourager les titulaires, parce que, comme je vous l’ai dit, nous sommes là pour la même cause.

Que s’est-il passé avec Aliou Cissé au Havre. il paraît qu’il vous a repproché d’être très bavard. Vous le confirmez ?

(Éclat de rire). Je ne confirme rien du tout. C’est n’importe quoi. Entre Aliou et moi, nous n’avons jamais eu de prise de gueule au point de se lancer des piques. Quand j’ai lu cette information, j’étais surpris. Aliou est un grand homme que je respecte beaucoup. Tout le monde sait que si j’ai découvert cette équipe nationale, c’est en partie grâce à Aliou. Il ne veut que mon bien. Pas plus tard qu’avant-hier (vendredi), je l’ai eu au téléphone. On a longuement discuté. Il ne me donne que de bons conseils. Je connais l’homme. Mais franchement, il y a certaines informations qui me font rigoler parce qu’en réalité, Aliou Cissé ne m’a jamais manqué de respect, et vice versa.

Quel message lancez-vous au public sénégalais ?

Personnellement, je demande aux Sénégalais de nous accompagner par leurs prières. Nous en avons besoin. Moi, j’aimerais faire mieux que la saison dernière. Je dois me sacrifier. Il est clair que ça ne sera pas facile, mais on donnera le meilleur de nousmêmes. C’est aussi valable pour la sélection. Après la dernière CAN catastrophique que nous avons connue en Guinée équatoriale, on doit se racheter et tout faire pour se qualifier à la prochaine et y faire bonne impression.

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