Rien ne plaidait pour lui au début de règne de Koto. Sa petite taille, son manque d’expérience et son statut de remplaçant à Lille constituaient une série de handicaps face à la concurrence. Mais Gana Guèye a montré que c’est seulement sur le terrain que se fait la différence. Il a suffi de quatre matches au «lutin» pour convaincre dans sa position de récupérateur.
Face à la Côte d’Ivoire, le 8 septembre dernier, Gana Guèye a été le seul à avoir tiré son épingle du jeu dans la ligne intermédiaire des «Lions». Non pas à la force des coudes, mais avec cette intelligence qui l’aide à se mettre toujours au bon endroit pour empêcher l’adversaire de dérouler. Le Lillois n’est pas du style des Lampard ou Essien qui harcèlent l’adversaire avec l’énergie d’un chien de guerre. Son profil colle plutôt à celui d’un Busquets. Collant comme un chewing-gum, mais régulier dans le marquage.
Dans le milieu des «Lions», seul Cheikhou Kouyaté pourrait lui causer des ennuis dans la concurrence. Mais ce dernier est souvent poussé derrière pour prêter ses services dans la défense. Toujours titulaire, jamais remplacé depuis Koto est en place, on pourrait encore le retrouver face à la Côte d’Ivoire.
Pour l’ancien international Chérif Kandji qui connaît le football ivoirien, pour avoir joué avec l’Asec d’Abidjan au milieu des années 1980, il constitue un pion indispensable face aux Ivoiriens. «Avec Yaya Touré, il faut mettre un joueur de moindre gabarit. Quelqu’un qui a un centre de gravité plus bas, donc plus vif, pour lui fermer les espaces. Un joueur comme Idrissa Gana peut faire l’affaire. Yaya (Touré) a une lecture du jeu importante et a besoin d’espaces pour évoluer. C’est un garçon qui est assez sobre, qui joue juste. Si on arrive à lui fermer les espaces, il peut dérouter» (voir Walf Sports n°2018). Au Lillois d’exploiter ces faiblesses. Yaya Touré pourrait même avoir une position plus avancée avec le retour probable de Tioté. Une position dans laquelle il s’avère plus dangereux avec son club.